La collection Tracts de crise de Gallimard a publié à ce jour une soixantaine de textes d’écrivains ; certains ont fait preuve de beaucoup d’originalité, d’autres ont plutôt porté témoignage sur la crise du coronavirus.

Mais quelle surprise de découvrir, hier, un Tract de crise signé du ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Sa lecture est affligeante et assurément son contenu ne mérite pas de figurer dans la collection.

Le ministre de l’économie tente d’y justifier sa politique ; il s’agit d’un tract de propagande dont on peut s’éviter la lecture tant il est banal et mièvre.

L’homme s’était déjà distingué en proposant à la primaire de la droite pour l’élection présidentielle un pavé de 1000 pages, dont, je suppose, personne ne l’a lu en entier.

Le candidat à l’Elysée avait programmé le réduction du nombre de parlementaires, le non cumul des mandats et la privatisation de Pôle emploi. Mais, surtout, il voulait supprimer l’impôt sur la fortune, baisser la fiscalité des revenus du capital et, grâce à ces deux mesures, donner un « coup de boost formidable au financement de l’innovation dans notre pays ».

Le ministre, aujourd’hui, se refuse à nationaliser Air France et Renault, par exemple, et reste très laxiste quand les banques refusent des prêts garantis aux petites

! entreprises. S’il parle de relancer notre propre modèle économique, c’est pour préciser aussitôt qu’il ressemblera étrangement au précédent : « Notre économie doit redémarrer (…) sans quoi la France perdra en quelques mois le fruit de trois ans de transformation de notre modèle économique qui a été voulue par le président de la République, mise en œuvre par le premier ministre et le gouvernement et qui donnait des résultats. »

Bruno Le Maire, droit dans ses bottes, comme Emmanuel Macron, comme Edouard Philippe,…

Fallait-il lui offrir cette tribune dans les Tracts de crise ?

Bruno Le Maire, hélas !