En matière d’information, la frontière entre le service public et les chaînes privées est ténue.

On peut entendre Thomas Legrand, éditorialiste de France Inter, son employeur principal, mais on peut le voir (et l’entendre à nouveau) sur LCI où il se retrouve chez David Pujadas (un ancien du service public, lui aussi) en compagnie d’un éditorialiste multicarte, Dominique Seux, directeur de la rédaction des Echos et collaborateur de France Inter.

Entre grands journalistes on sait se renvoyer l’ascenseur et, accessoirement, aider les copains à arrondir les fins de mois avec des piges de luxe.

David Pujadas et Dominique Seux sont des chantres patentés du libéralisme, n’hésitant à vanter les louanges des mesures prises par Emmanuel Macron. On ne s’en étonne pas ; on peut même dire qu’ils sont payés par Bouygues et Arnault pour cela.

Mais entendre Thomas Legrand déclarer sur LCI, à propos, de la réforme des retraites et de la mesure incitant les salariés à partir à 64 ans, que « ça me semble assez logique. De toute façon, il fallait travailler un peu plus. Moi ça ne me choque pas. », n’est-ce pas choquant ?

Thomas Legrand donne l’exemple du ‘’travailler plus’’ en allant cachetonner à LCI et collaborant au site Slate, à Canal+, cumulant plusieurs emplois. Grâce au service public.

Thomas Legrand a franchi la ligne jaune ; comment pourra-t-il interviewer demain un syndicaliste défendant la retraite à 60 ans ou expliquer sereinement et complètement la grossière ruse du gouvernement pour faire partir à la retraite les salariés à 64 ans sans toucher à l’âge légal de 62 ans.