Ce qui vient de se passer à Madrid doit inciter à la vigilance.
Manuela Carmena, élue maire de la capitale espagnole en 2015, a dû céder son fauteuil la semaine dernière à José Luis Martinez Almeida du réactionnaire Parti Populaire (PP), qui n’a pas hésité à s’allier aux nostalgiques de Franco du parti raciste Vox et des libéraux de Ciudadanos.
Manuela Carmena, ex-magistrate, ancienne membre du Parti communiste, avait été élue sur une liste soutenue par Podemos ; ensuite, une coalition de sa liste avec le Parti socialiste (PSOE) et Gauche unie, notamment, avait permis son élection comme maire.
Son programme prévoyait de débaptiser les rues, places et établissements de la capitale exaltant le franquisme, de rembourser les crédits des locataires pour lutter contre les expulsions, de supprimer les subventions à l’Ecole de tauromachie et de réduire la dette de la municipalité.
C’en était trop pour les ex-franquistes du PP et les racistes de Vox, qui n’ont donc pas hésité à s’allier pour mettre un terme à une véritable gestion démocratique de la capitale et chasser la gauche. Et à installer un réactionnaire dans le fauteuil de maire, alors qu’il était arrivé derrière Manuela Carmena (15 sièges contre 19).
D’autres municipalités, notamment en Andalousie, ont connu la même mésaventure. Le PP, pourtant battu à toutes les élections, a réussi à rafler 81 villes de plus 100 000 habitants. Grâce à ses alliances nauséabondes.
L’exemple de Madrid est à méditer au moment où Marine Le Pen lance des appels aux Républicains pour s’allier en perspective des prochaines élections municipales en France.
Il devient urgent que la gauche française, la vraie, se réveille et travaille à un programme de rassemblement.