Pendant la guerre en Ukraine, les affaires continuent. Les marchands d’armes (la France est bien placée) se frottent les mains et leurs actionnaires font des projections sur les dividendes qu’ils toucheront l’an prochain.

Mais il ne faut pas croire que les affaires se cantonnent à la vente d’armes. En ces temps troublés, la Commission européenne a eu le temps de se pencher sur le rachat des studios de la Metro Goldwyn Mayer (MGM) par Amazon.

Pour les libéraux de Bruxelles « l’opération envisagée ne poserait pas de problèmes de concurrence sur aucun des marchés examinés dans l’Espace économique européen ».

C’est cynique.

L’opération est très contestée aux Etats-Unis. Le rachat n’est qu’un épisode de la guerre entre les grandes plateformes du cinéma pour contrôler les catalogues de films et Amazon va pouvoir présenter la décision européenne pour faire taire les opposants outre-Atlantique.

Avec ce rachat, Jeff Bezos va mettre la main sur plus de 4000 films, dont la série de James Bond, de Rocky ou encore Basic Instinct, le Silence des agneaux, et présenter un catalogue de 56 000 titres, beaucoup plus que Netflix qui a aujourd’hui un catalogue de 20 000 titres. 

Aujourd’hui, Netflix prétend avoir 210 millions d’abonnés dans le monde, contre 175 millions à Amazon.

Pour voir des films-cultes, il faudra bientôt s’abonner à Netflix ou Amazon. Et les chaînes gratuites en seront privées. Mais la commission européenne ny voit pas de problèmes.

En changeant de président dans quelques semaines, on pourrait peut-être aussi changer l’Europe des libéraux pendant qu’on a encore le pouvoir de rêver.