La rentrée scolaire est au moins aussi catastrophique que la situation politique. Rien d’étonnant à cela, on mesure les résultats de la pensée d’Emmanuel Macron à ce chaos qui secoue une France qui s’enlise.

Le président de la République tente de détourner les esprits et de masquer ses responsabilités. Il est chaque jour davantage discrédité.

Il manque plus de 3000 enseignants devant les élèves ; les réformes (toujours plus incongrues que les précédentes) sont autant de catastrophes ; les étudiants font face à la crise du logement, à la hausse des prix et à Parcoursup ; les enfants handicapés éprouvent toujours autant de difficultés à trouver une place à l’école. Le vrai ministre de l’éducation est à l’Elysée et il a d’autres soucis.

Les médias font semblant de ne rien voir et les problèmes de la rentrée sont occultés par les Jeux paralympiques.

Eux qui sont friands de révélations et de scoops, ont passé sous silence la fuite de données confidentielles prouvant que les établissements privés disposent de meilleures conditions d’enseignement que le public. Seul franceinfo s’est fendu d’un article, dénonçant, au passage, que les dotations horaires ne relèvent pas des mêmes services : c’est la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) qui distribuent les enveloppes pour le public ; le privé relève de la Direction des affaires financières (DAF). Judicieux magouillage pour mieux masquer les choix éminement politiques.

Le scandale éventé, il doit être étouffé au plus vite. C’est alors que sort un rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) et de l’Inspection générale des finances (IGF), datant du mois d’avril. On peut y lire, entre autres :

« Les perspectives démographiques à court et moyen terme peuvent en effet justifier une réduction des moyens d’enseignement nécessaires, à politique éducative constante. Dans ce cadre, la mission a modélisé une rationalisation de la répartition des moyens de l’enseignement scolaire sur le territoire tenant compte des caractéristiques des écoles et des établissements. »

Les rapporteurs proposent alors des « méthodes d’optimisation de la répartition des moyens d’enseignement sur le territoire » et notamment « une réallocation des moyens au sein des établissements par identification et fermeture des classes à effectifs trop réduits par rapport aux taux d’encadrement constatés dans les établissements de même catégorie et dans la limite d’un plafond d’effectif pour les classes restantes. »

Fermer des classes comme seul remède à la crise de l’enseignement ? Ce n’est pas nouveau, mais les propositions des rapporteurs (qui n’ont pas rencontré un seul enseignant !) vont permettre de l’administrer à haute dose et de détourner les arguments de ceux qui dénoncent les trop généreux crédits accordés à l’école privée (essentiellement catholique).

Vivement la gauche !