Le président de la République si arrogant traverse une zone de grosses turbulences, sans pour autant perdre de sa morgue.
Les ennuis du petit Macron ont débuté quand sa petite protégée, Sylvie Goulard, a été jugée inapte à la fonction de commissaire européenne par le Parlement européen. Plus grave, deux faits divers ont montré les limites communicationnelles de ses ministres et, surtout, les dangers encourus par tous à la suite des mesures d’austérité, d’une part, et des cadeaux faits aux multinationales, d’autre part. L’explosion de l’usine Lubrizol à Rouen et le lâche assassinat de quatre policiers au sein même de la préfecture de police de Paris mettent au jour le manque de moyens des services publics et l’affaiblissement des normes de sécurité. Au bout du compte, c’est toute la politique de Macron qui est en cause ; elle provoque des dégâts dans tous les rouages de la société.
Le Conseil constitutionnel a ajouté une once de discrédit à cette politique en annulant la hausse scandaleuse des frais d’inscription dans les facultés, allant même jusqu’à consacrer le principe de gratuité de l’enseignement supérieur public.
En matière de politique étrangère, ensuite, il est empêtré dans le conflit en territoire syrien où il a abandonné les Kurdes. La prétendue suspension des ventes d’armes à Erdogan n’apparaît en effet que comme une mesure de façade, car tous les contrats en cours seront honorés. En Syrie, donc, Erdogan assassine des démocrates kurdes, des civils et même des journalistes avec des armes françaises.
En pleine débâcle, celui qui est entré par effraction à l’Elysée ressort l’islamophobie au travers d’un prétendu débat au Parlement.
Il a lâché ses chevau-légers, invités à donner de la voix ; ce qu’ils ont fait avec application et un zèle tout militaire, n’hésitant pas à reprendre la logorrhée abjecte de Le Pen.
Darmanin et Blanquer se sont particulièrement distingués au cours du week-end, riche en interventions politique dans les médias.
Le premier a cru bon d’affirmer : « Le problème aujourd’hui, c’est que des petites filles sont déscolarisées. Elles ne vont ni à l’école de la République ni dans des écoles privées sous contrat. Il faut s’assurer que tous les enfants suivent une scolarité qui ne soit pas un embrigadement religieux. »
Le second, piqué au vif et voulant sans doute faire mieux et plus odieux que son jeune collègue, a poussé le bouchon encore plus loin : « On voit parfois des petits garçons refusant de tenir la main à une petite fille, si ça débouche sur un problème plus grave, on le signale. »
Darmanin et Blanquer parlant sur le même registre que l’élu de Bourgogne-Franche-Comté Julien Odoul à Dijon, c’est juste effarant. Jusqu’à la nausée.
Les surenchères auxquelles se livrent le président de la république et son entourage ne mérite que mépris. Elles sont le signe de son affaiblissement sur le plan institutionnel, économique et idéologique. Et, comme Erdogan, il sombre dans l’odieux.
Dans la situation présente, rien ne peut être abandonné et les combats doivent être de tous les instants, sans concession.