La mission de Thomas Pesquet dans la station spatiale internationale, ISS, est un beau condensé des énormes possibilités scientifiques offertes aux hommes sur notre planète, quand ils consentent à dépasser leurs oppositions pour faire cause commune.
La station spatiale, le plus grand objet placé en orbite terrestre, est le résultat d’une coopération russo-amécaine, à partir de segments de la station Mir et d’un segment de la NASA, avec la participation de trois agences spatiales européenne, japonaise et canadienne.
Elle est occupée en permanence par des équipages internationaux, composés d’Américains, de Russes, mais aussi d’Européens, de Japonais, de Canadiens ; ceux-ci ont également accueilli des Italiens, des Allemands un Belge, un Espagnol, un Brésilien, un Iranien, un Malaisien, un Coréen, un Hongrois, un Suédois, un Danois, un Britannique, un Emirati. Que la terre est belle vue de l’espace !
A bord, on ne parle plus de guerre, de conflits d’intérêts nationaux et territoriaux. Les hommes sont réunis pour un même but.
L’image diffusée en direct de l’accueil réservé par les occupants de la station (les quatre Américains, Shannon Walker, Victor Glover, Michael Hopkins et Mark Vande Hei, les deux Russes, Oleg Novitskiy et Pyotr Dubrovnik, et du Japonais Soichi Noguichi) aux quatre petits nouveaux (le Français Thomas Pesquet, le Japonais Akihiko Hoshide et les deux Américains Megan McArthur et Shane Kimbrough) était radieuse et rafraîchissante, mais aussi tout un symbole de cette fraternité de tous les hommes au-delà de leur couleur de peau, leurs origines, leurs croyances, le système politique de leur pays respectif. On a ressenti une amitié non feinte pour le progrès humain, la recherche scientifique et spatiale.
Quel coup de pied au cul des Trump, Poutine, Macron, Darmanin, Netanyahou, Orban, Bolsonaro, Le Pen, etc., distillant des discours nationalistes, racistes parfois !
L’image était belle ; néanmoins, elle est peut-être l’une des dernières à pouvoir réunir sur un même cliché ces scientifiques, mêlés sans ordre de préséance et venus d’horizons si différents. Le véhicule spatial Crew Dragon qui a emmené Thomas Pesquet et ses trois compagnons a été développé par la société SpaceX, entreprise privée, créée en 2002 par Elon Musk, le patron milliardaire des automobiles Tesla. C’est la première fois que l’exploration spatiale est privatisée.
Elon Musk n’a jamais caché sa volonté de coloniser l’espace, lune et Mars, pour y faire du business et de gros profits, avec toutes les dérives imaginables de la financiarisation d’une activité développée par des fonds publics. Et sur laquelle le monde de la finance lorgne de plus en plus.