Un homme de 65 ans, présenté comme étant un conseiller fiscal, fonctionnaire au conseil départemental des Yvelines, a été condamné samedi à six mois de prison avec sursis pour « dégradations de biens d’utilité publique » en comparution immédiate par le TGI de Paris.

L’homme avait été interpellé trois jours plus tôt en flagrant délit et il a reconnu être l’auteur d’une cinquantaine de tags (des croix gammées et des insultes antisémites) dans les gares et les rames du RER C entre Versailles et Paris.

Le caractère antisémite des tags a été disjoint et il sera donc jugé pour ce second délit.

L’homme présente un casier judiciaire vierge et son avocat plaide le coup de folie ; ses actes seraient le résultat de difficultés familiales et la méconnaissance des symboles antisémites qu’il a utilisés.

Soit.

Mais, dans notre monde, les citoyens connaissant des difficultés familiales et financières sont très nombreux. Pour autant, ils ne se livrent pas à de tels actes.

On notera aussi que, dans le cas présent, l’antisémitisme n’est pas l’œuvre de méchants islamistes perturbés par la cause palestinienne ou par Daesh, mais bien celle d’un citoyen ordinaire.

L’air ambiant est lourd des intolérances qui touchent non seulement les Juifs, mais aussi les citoyens noirs, musulmans, homosexuels, etc. Les mobilisations doivent être de tous les instants pour éduquer ceux qui prônent les discours d’exclusion.

Le pouvoir ne fait-il pas lui-même l’apologie de l’intolérance envers les chômeurs, les pauvres, les gilets jaunes ou encore les musulmans au point de perturber davantage les esprits faibles ou troublés, prêts à trouver aussitôt chez l’autre la source de leurs malheurs personnels ?

Dans ce monde inhumain où celui qui a tout perdu et qui n’a plus d’espoir, mais qui rêve à un peu plus de justice, se raccroche à des chimères, à des mirages, celui-là donc est prêt à se laisser abuser par ceux qui, virtuoses du verbe et de rhétorique, ont « trouvé » la raison de leur malheur et multiplient les promesses d’y remédier.

Ils promettent des réformes, toujours plus de réformes, mais aussi de la patience ; ils puniront les fainéants, c’est-à-dire les privés d’emploi qui ne veulent pas traverser la rue et les réfugiés de toute la misère du monde qui seront renvoyés dans leur pays, mais aussi les fonctionnaires à l’emploi garanti à vie et aux privilèges exorbitants.

En attendant les jours heureux qu’ils ne préparent pas, les croix gammées et les insultes fleuriront sur les murs à la suite de coups de folie.