Emmanuel Macron ne manque pas de toupet en s’adressant par médias interposés aux citoyens des 28 pays de l’Union européenne. Comme il l’écrit en guise de préambule de sa longue tribune, « Citoyens d’Europe, si je prends la liberté de m’adresser directement à vous… » Mais de quelle liberté ose-t-il parler ? De quel droit s’adresse-t-il à des citoyens par-dessus les élus des pays membres de l’Union, lui qui avait fustigé les honteux dirigeants italiens venus rencontrer des gilets jaunes ?

Macron, rejeté dans son pays, en sauveur de l’Europe ? Il ne manque pas de culot !

Son initiative est autant une manifestation de son ego démesuré qui lui dicte de prendre le leadership de l’Union (Angela Merkel appréciera !), qu’une manœuvre interne pour tenter de redorer son image.

Comment le banquier qu’il fut peut-il écrire : « Comment résisterions-nous aux crises du capitalisme financier sans l’euro, qui est une force pour toute l’Europe » ? Sa politique n’est-elle pas « pro-business », c’est-à-dire entièrement favorable au capitalisme financier et au libre échange si dévastateur. Sa politique a été d’une inefficacité totale pour créer des emplois, mais, au contraire, elle a réussi à creuser les inégalités et à réjouir les riches, ses semblables.

Comment peut-il encore écrire : « L’Europe, où a été créée la sécurité sociale, doit instaurer pour chaque travailleur, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, un bouclier social lui garantissant la même rémunération sur le même lieu de travail, et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays et discuté chaque année collectivement » ? En France, n’a-t-il pas détruit le fameux bouclier social à coup d’ordonnances, dédaigné le Parlement et les organisations syndicales ? Les Français n’ont cependant pas oublié qu’il a refusé d’augmenter le SMIC depuis son élection.

Pour Macron, « le progrès et la liberté c’est pouvoir vivre de son travail ». Mais de l’Elysée n’a-t-il pas entendu parler des travailleurs pauvres, qui vivent à la rue ou, au mieux, dans une caravane ou leur voiture ? Des retraités qui sont obligés de retourner au travail pour survivre ?

Toute sa tribune sonne faux, parle faux, véhicule de fausses informations et prône des remèdes aux antipodes de ce qu’il met en œuvre. Tout suinte l’hypocrisie.

Pauvre France, qui ne mérite pas un tel dirigeant !

La Renaissance européenne dont il se veut le champion, ce n’est pas lui qui la mettra en œuvre, mais ce peuple qui ne croit pas en ses discours et qui se lève pour dire : « Macron démission ! ».