L’image que l’on peut avoir des Etats-Unis se brouille.

A observer Joe Biden (bientôt 80 ans) marchant à petits pas, un peu chancelant, et se satisfaisant de la mort du chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, à Kaboul, puis à regarder l’arrivée à Taïwan de Nancy Pelosi (82 ans), un peu ridicule avec son tailleur rose et ses talons de 10 centimètres, on est éberlué. La première économie mondiale, qui se veut résolument moderne, ne peut-elle s’affranchir de la gérontocratie ?

Il faut ajouter que les deux dirigeants démocrates ne sont pas les représentants du progrès social ou de la coexistence pacifique entre les peuples. Avec eux les Etats-Unis restent les ‘’gendarmes du monde’’, avec tout ce que cela suppose comme interventions hasardeuses, voire criminelles, dans les affaires intérieures de nombreux pays. Ils semblent figés dans leurs dogmes.

On sait aussi que Biden a été choisi par les démocrates pour faire barrage aux authentiques progressistes autour de Bernie Sanders lors des dernières élections présidentielles et que le vieux routier de la politique n’apporterait aucune amélioration au sort des laissés pour compte du pays du business.

Il y a de fortes probabilités que les élections de mi-mandat en novembre prochain se solderont pas une défaite pour Biden et Pelosi.

Et ce pays qui irrite, souvent, n’en finit pas de nous surprendre : le référendum proposé aux électeurs du très réactionnaire état du Midwest, le Kansas (Le droit à l’avortement devrait-il être supprimé au Kansas ?), a vu la très large victoire des partisans du droit à l’IVG. Alors que cet Etat de 3 millions d’habitants avait voté à plus de 56 % en faveur de Trump en 2020, les électeurs ont approuvé à plus de 59 % le maintien du droit à l’avortement.

Le résultat est un signe fort adressé par la population du Kansas aux électeurs des autres états qui sont appelés, eux aussi, à s’exprimer dans les prochaines semaines sur la même question.

Les femmes américaines, au moins sur la question de leur droit fondamental à disposer de leur corps, viennent de prouver qu’elles sont moins réactionnaires que les politiques et que les hommes. Ont-elles lu le poète, Louis Aragon, affirmant que la femme est l’avenir de l’homme ?