Emmanuel Macron ne se trompe pas dans le choix de ses interlocuteurs et des médias relayant l’honneur de relayer ses pensées complexes.

Il a donc choisi Le Figaro, de la famille Dasault, pour annoncer que son objectif de créer 10 000 emplois de policiers et gendarmes pendant son quinquennat serait tenu ; il a affirmé que « chaque circonscription de police aura plus de policiers à la fin du quinquennat qu’au début, sans exception », ajoutant que «chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu’en 2017. Ça rassure les gens, ça dissuade les délinquants ».

On se savait en guerre contre le coronavirus, mais il semble que nous sommes également en guerre contre l’insécurité puisqu’il annonce la création d’une « école de guerre avec de la formation continue » pour les policiers. Jeunes des banlieues pauvres, tremblez !

Emmanuel Macron inscrit ces décisions dans le cadre de la loi dite de ‘’sécurité globale’’ en confirmant la création d’une réserve de 30 000 hommes dans la police.

Les policiers, plus nombreux demain qu’aujourd’hui vont se sentir protégés ; Emmanuel Macron a aussi confié au Figaro : « Il n’y a pas de violence systémique de la police, c’est faux; il n’y a pas de racisme systémique de la police, c’est faux, pas plus qu’il n’y en a dans la gendarmerie ou au sein de l’État. »

Ceux qui pouvaient encore penser que le président de la République n’épousait pas toutes les provocations de son ministre de l’intérieur en seront pour leurs frais. Sa prise de position ne diffère en rien de celles de Gérald Darmanin.

Emmanuel Macron a moins de considération pour les enseignants, à qui on supprime des postes.

Pourrait-on lui rappeler la phrase célèbre dont on ne sait pas qui l’a prononcée, Victor Hugo ou un autre (peu importe) : « Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons. » Mais, autre conscience, Jean Jaurès l’avait reprise à son compte sous une autre forme : « Construire des écoles, c’est abattre les murs des prisons. »

Les œuvres des grandes consciences ne sont pas au programme de l’ENA !