Le pouvoir vertical d’Emmanuel Macron ne souffre d’aucune contestation ; Jupiter décide de tout et ignore les corps intermédiaires, notamment les organisations syndicales qui s’opposent fermement à la casse du code du travail, au bradage de pans entiers de notre industrie, à l’agonie du système de santé, à la mise à mort de l’enseignement public et de la recherche, à l’étouffement de la culture et aux atteintes inédites des libertés fondamentales.

C’est dans ce contexte qu’a eu lieu l’élection dans les TPE, c’est-à-dire les très petites entreprises de moins de 11 salariés. La CGT accuse : « Rien n’aura été épargné aux salariés des TPE dans cette élection, seuls 265 762 d’entre eux (sur 4 885 330 inscrits) auront surmonté tous les obstacles pour voter (…)La liberté d’expression de ces salariés aura été mise à mal, en premier lieu par le gouvernement qui n’a pas été à la hauteur des enjeux de cette élection (trois modifications de la date du scrutin, des difficultés d’acheminement du matériel de vote, une communication quasi absente,…), ce qui a largement entravé une campagne déjà très impactée par le contexte sanitaire. »

Que la CGT dont on annonce régulièrement l’effondrement reste largement en tête de cette élection avec 26,21 % des voix avec une progression de 1,19 % est un événement important. D’autant plus que, dans le même temps, la CFDT, choyée par Macron et le patronat, reste devancée de 10 % (16,46 % et une progression de 0,97 %), talonnée par l’UNSA (15,89 %).

La confédération de Montreuil ne se satisfait pas du résultat : « Les salariés des TPE ont choisi la CGT et son syndicalisme de proposition, de contestation, de revendication, de lutte et de négociation (…) Pour autant, personne ne peut se réjouir d’un si faible taux de participation. »

Un scrutin qui concerne 4,880 millions de salariés est un fait social important ; les médias (comme Macron) l’ont quasiment ignoré, comme ils ont passé sous silence les résultats. Ah ! Si la CGT avait été devancée par la CFDT, les médias se seraient alors déchaînés. Le décès du prince Philip a occulté la vie sociale jusqu’en France, avec Bern en première ligne.

Macron et les médias ont des priorités qui échappent aux Français !

PS : Pour comprendre le mécanisme de la fabrication de l’information en France aujourd’hui, on peut se reporter à mon dernier livre, ‘’Journalistes, brisez vos menottes de l’esprit’’ (Editions Maïa). En vente dans toutes les bonnes libraires (19 euros).