On attend avec impatience l’éditorial de Dominique Seux lundi matin sur France Inter ; on l’attend euphorique et conquérant. Les Bourses du monde entier battent des records incroyables.

En France, le CAC 40 a dépassé les 7000 points, en augmentation de 26,83 % depuis le 1er janvier (et de 3,8 % en une semaine) ? Et nous dit l’autre quotidien économique, La Tribune, il n’y a pas de risque de récession, ni d’éclatement de la bulle à l’horizon. Les riches actionnaires sont sereins.

Ils ont la calculatrice qui chauffe, les rachats d’actions se multiplient pour ‘’doper’’ les dividendes  et « compléter le manque à gagner des actionnaires l’an dernier du fait des restrictions imposées par les régulateurs sur la redistribution des résultats en pleine crise sanitaire » (sic).

Les chômeurs qui ont vu leur allocation baisser en octobre après la réforme Macron apprécieront les chiffres qu’ils ne peuvent même pas imaginer. Les jeunes qui, eux, avaient espéré un ‘’revenu d’engagement’’, ils devront se contenter d’un ‘’contrat d’engagement revu à la baisse’’.

Macron a choisi les riches ; il continue à leur distribuer les cadeaux et à leur donner sans contrepartie un pognon de dingue. Il ne faut donc pas s’étonner s’il n’y a plus d’argent dans les caisses pour rendre la pauvreté moins dure à survivre.

Mais, pour revenir à Dominique Seux, qui considérait que la pauvreté n’a pas augmenté en France, commentera-t-il les chiffres des bénéficiaires du RSA ? Leur nombre a, lui, augmenté de 7,5 % en 2020 et si leur nombre diminue légèrement en 2021, il reste supérieur à ce qu’il était en 2019. Parole d’économiste.

Une publication économique pouvait dès lors écrire : « Pour les jeunes, qui n’ont pas la chance d’être des boursicoteurs, le « pognon de dingue » attendra. » Les parents pauvres et les bénéficiaires du RSA aussi. Au total, les pauvres sont-ils toujours de moins en moins nombreux ?

La colère gronde. Les pauvres souffrent et s’ils ne libèrent pas encore leur parole, on peut imaginer une prochaine poussée de fièvre. Il s’agit de la seule inconnue d’une situation inédite pour les riches. Qu’en pense Dominique Seux ?