La bataille de l’énergie vient de connaître un épisode étonnant. L’Assemblée nationale a adopté un projet de loi déposé par le Parti socialiste et soutenu par toute la gauche s’opposant aux risques du démantèlement d’EDF préparé par le gouvernement.

La proposition de loi prévoyait également un bouclier tarifaire étendu aux artisans et aux PME (notamment aux boulangers).

Le projet a recueilli 205 voix (1 contre), le parti d’Emmanuel Macron, Renaissance, ayant quitté l’hémicycle en dénonçant, sans rire, une mascarade.

Il y avait là de quoi rendre fous de rage les députés de la majorité (relative) qui, par leur attitude, viennent de dévoiler leur propre projet de privatisation totale du secteur de l’énergie. Il n’est pas facile d’admettre que ses coups bas contre le service public sont mis au jour.

Mauvais perdants, les députés macroniens sont en effet favorables à une prétendue renationalisation, préparant la filialisation des diverses activités d’EDF pour les céder ensuite au privé après restructuration des filières nucléaires, hydroélectriques et énergies renouvelables.

La proposition de loi doit être désormais examinée par le Sénat et on se doute que le groupe de la droite la plus bête du monde, celui des Républicains, ne sera guère enclin à adopter un texte heurtant sa politique de privatisation de toute activité rentable.

Tout n’est pas encore gagné, mais, à la veille d’une journée de manifestation contre la réforme des retraites, le vote de l’Assemblée nationale doit donner de l’énergie aux opposants. La Macronie peut être mise en échec, y compris au Parlement.