En 2022, TotalEnergies a distribué 13,3 milliards d’euros de dividendes. Contre 7,1 milliards en 2021. Joli cadeau pour ceux qui ont les moyens de boursicoter.

Le salaire de son patron, Patrick Pouyanné, lui, a augmenté de 52 % en 2021, soit près de 6 millions par an, contre près de 4 millions en 2020.

Quand les critiques pleuvent, le PDG du pollueur réplique qu’il est « fatigué de cette accusation de m’être augmenté de 52% – voici la vraie évolution de ma rémunération depuis 2017 – elle est constante sauf 2020 car j’ai volontairement amputé mon salaire et ma part variable a normalement baissé avec les résultats de TotalEnergies. » L’argument ne convainc que ceux qui croient encore au Père Noël.

TotaEnergies est vilipendé par ceux qui n’ont rien, les retraités qui ont moins de 1000 euros par mois pour survivre et ne pas manger à leur faim chaque jour qui passe, ceux qui ne peuvent même pas survivre avec le RSA et les étudiants à qui les députés ont refusé un repas à 1 euro dans les ‘’restos U’’.

Les actionnaires et les administrateurs de la firme sont tellement gourmands qu’ils votent chaque année un programme de rachat d’actions, « compte tenu de la forte génération de cash-flow et du bilan solide de TotalEnergies », disent-ils. En 2022, le groupe de M. Pouyanné a dépensé 3 milliards dans ces opérations. Elle se traduisent par un plus petit nombre d’actions, donc d’une augmentation du montant du dividende. Et c’est légal.

Les rachats d’actions continuent en 2023 ; selon l’agence économique AGEFI, « Le producteur d’énergie TotalEnergies a annoncé mercredi une hausse de ses acomptes sur dividende au titre de l’exercice 2023 et son intention de racheter pour 2 milliards de dollars d’actions au premier trimestre, après avoir vu ses résultats profiter fin 2022 de prix des hydrocarbures toujours élevés, en dépit des dépréciations liées à ses intérêts en Russie. Le conseil d’administration a confirmé une politique de retour à l’actionnaire pour 2023 visant un ‘pay-out’ [taux de distribution, ndlr] entre 35% et 40%, qui combinera une augmentation des acomptes sur dividende de plus de 7% à 0,74 euro par action, et des rachats d’actions pour 2 milliards de dollars au premier trimestre », a indiqué le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, cité dans un communiqué. TotalEnergies a en outre annoncé la distribution d’un solde de dividende au titre de 2022 de 0,74 euro par action, portant le dividende ordinaire total à 2,81 euros par action, soit une hausse de 6,5% par rapport à celui versé au titre de 2021. Le groupe a par ailleurs confirmé le versement d’un dividende exceptionnel de 1 euro par action. »

Bref, tout va très bien (trop bien) chez TotalEnergies.

Les citoyens prennent de plus en plus conscience des inégalités et dénoncent les superprofits quand les prix à la pompe continuent de monter.

Alors, ce bon M. Pouyanné a décidé de faire un geste et envisage « « de nouvelles actions ciblées de rabais à la pompe ». Mais à la condition que le litre de gazole repasse au-dessus de 2 euros.

L’opération de marketing ne trompe personne, mais satisfait le gouvernement qui a déclaré l’accueillir favorablement. Cela lui évite d’avoir à affronter le débat sur l’imposition des superprofits et des grandes fortunes. Mais, surtout, cela satisfait Emmanuel Macron qui a promis à Bruxelles de faire 80 milliards d’économies sans toucher aux privilèges des riches et des entreprises, mais en rabotant à nouveau les droits sociaux et en repoussant l’âge de départ à la retraite.

Les nantis et leurs obligés à l’Elysée et au gouvernement espèrent ainsi détourner la colère des citoyens ; le grand mensonge ne trompe plus personne comme en témoignent les manifestations de plus en plus nombreuses pour le dénoncer.