Le peuple ukrainien n’en peut plus de la sale guerre de Poutine ; il n’en peut plus (aussi) de son président, Volodymyr Zelensky, et de son gouvernement.

Le ministre de la défense, Oleksiy Reznikov, est empêtré dans une affaire de corruption de son administration. Des marchés d’approvisionnement en nourriture pour les militaires auraient été passés à des tarifs trois plus élevés que ceux du marché. Il est poussé à démissionner, mais pour se voir confier le portefeuille ultrasensible des industries stratégiques. Peut-on être corrompu et rester ministre ? Sans doute, disent l’Ukraine et Zelensky !

En janvier d’autres scandales de corruption avaient déjà éclaboussé le gouvernement, provoquant la démission d’une dizaine de membres du gouvernement (le ministre adjoint du développement des communautés et des territoires, par exemple) et de hauts fonctionnaires (le procureur général adjoint et cinq gouverneurs de régions).

Volodymyr Zelensky, lui aussi, qui s’était engagé à lutter contre la corruption et à poursuivre les corrompus n’est pas à l’abri de quelques démêlés avec la justice en raison de ses liens financiers avec l’oligarque israélo-chyprio-ukrainien Igor Kholomoïski, accusé, entre autres, de financer des bataillons ukrainiens et d’armer des groupes illégaux. Personnage sulfureux, Kholomoïski est également cité dans une affaire de détournement de fonds impliquant deux compagnies pétrolières dont il est actionnaire.

Zelensky, s’il s’est affranchi de l’oligarque, ne peut pas nier que sa campagne électorale a été en partie financée par des oligarques mafieux. En matière de démocratie, on peut rêver parrains plus fréquentables que ces oligarques, ministres et hauts fonctionnaires sans scrupules.

Le peuple ukrainien doit lutter à la fois contre Poutine les armes à la main et contre le régime corrompu de Zelensky les bulletins de vote dans l’autre.

Tâche immense et exténuante pour les pauvres Ukrainiens qui paient de leur vie une dérive mafieuse de leur patrie !