Que faire pour rassurer les citoyens que les prochaines élections législatives ne seront pas une nouvelle désillusion et une caricature de consultation démocratique ? Que le changement promis par le président reconduit n’a pas, déjà, connu le même sort que les rapports des consultations citoyennes, soigneusement enfouis dans les tiroirs d’un bureau de l’Elysée ?
L’utilisation d’un bulletin de vote sert-il encore à exprimer une opinion ou n’est-il qu’un leurre agité par une majorité (de plus en plus à droite) et un président seul maître et seigneur au pouvoir vertical ?
Toute la vie politique semble se réduire à une succession de mensonges et de trahisons ; tout semble se résumer à une mauvaise comédie jouée par de très mauvais acteurs.
Jean-Michel Blanquer remplacé par un universitaire réputé, Pap Ndiaye, dont on disait qu’il penchait à gauche, cela devait marquer une révision radicale de la politique du ministère de l’éduction nationale. Mais voilà que l’Elysée lui impose un directeur de cabinet, Jean-Marc Huart, qui a été directeur général de l’enseignement scolaire de 2017 à 2019 et qui était présenté comme le véritable ministre.
L’ex-cheffe de cabinet du ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, vient de rejoindre le lobby des industries agrochimiques, donc des pesticides ; Mme Eléonore Leprettre vient d’être nommée directrice de la communication et des affaires publiques de Phyteis, où elle devra défendre l’utilisation des engrais-poisons. Ce transfert est troublant et montre la duplicité d’un gouvernement qui multiplie les déclarations anti-pesticides tout en se rangeant derrière le principal syndicat agricole, favorable à la chimie qui tue.
La prétendue icône de Mai 1968, Daniel Cohn-Bendit, mène campagne à Paris pour le ministre de l’Europe, Clément Beaune. Il n’est plus question de révolution, de front commun ouvriers-étudiants. L’ex-trublion défend aujourd’hui l’ultralibéralisme et vole au secours des multinationales. Avec le culot dont il ne s’est jamais départi.
Robert Ménard, le maire de Béziers, proche de Marine Le Pen, puis de Zemmour, puis des deux, lance des appels à voter pour les candidats de Macron aux législatives. Il se rêve en ministre, tout en déclarant ne pas être un converti au président de la République. Mais, pour ce fils de militant de l’OAS, plutôt Macron que Mélenchon !
Trahisons et mensonges se multiplient à droite et sont autant d’insultes à la démocratie. Ceux qui aspirent à un autre monde ont l’impression de vivre un misérable cauchemar.
Mais tout n’est pas perdu ; à les voir empêtrés dans leurs mensonges et leurs trahisons, on peut se dire que le cauchemar peut prendre fin en juin prochain avec une gauche réunie exaltant des jours meilleurs en cas de victoire.
Renaissance, la dernière trouvaille de Macron, n’est qu’une caricature de parti ; le président parle beaucoup, mais il n’a qu’un seul projet, la régression sociale au profit des riches. Le peuple peut enfin ouvrir les yeux et refuser, enfin, d’être abusé.
Voici venue l’heure de la gauche.