C’était en 1966, Michel Delpech avait des admirateurs et il chantait ‘’Inventaire 66’’. Il exprimait le désarroi de la jeunesse après l’échec de Mitterrand face à De Gaulle en mettant en musique « Et toujours, le même président ».

Aujourd’hui, ce serait plutôt, hélas, « Et toujours, le même Hanouna ». Lugubre, imbécile, réactionnaire, grassement payé par Vincent Bolloré pour poursuivre sa croisade vers l’union des droites et des extrêmes droites.

Dans un entretien accordé à L’Humanité, Claire Sécail, historienne des médias et chercheuse au CNRS, décrypte l’émission la plus dangereuse de Cyril Hanouna :

« Il occupe une place totalement boursouflée par rapport à ce qu’il pèse réellement, en jouant sur les polémiques qu’il crée. L’écosystème du buzz est fait de telle sorte qu’il bénéficie de beaucoup de reprises, aussi avec l’aide de ceux qui s’indignent de ses dérapages (…) Cyril Hanouna est un populiste capable de créer un effet de croyance sur sa capacité intrinsèque à être le porte-voix des catégories populaires. En réalité, il a une conception restrictive et misérabiliste de son public. Souvent, il affirme que tel ou tel sujet est trop compliqué. Mais, derrière ce genre d’affirmations, il s’agit aussi souvent de questions qu’il ne veut pas traiter, comme la polémique autour des cabinets de conseil (…) Il y a trois dimensions dans le populisme : le peuple, l’élite et la volonté générale. Et cette dernière ne doit, selon la logique populiste, pas être entravée. C’est en cela que l’on retrouve le camp macroniste, qui s’est attelé à dépasser les corps intermédiaires, les syndicats, le système des partis. Ils se rejoignent dans cette dénonciation de la démocratie représentative, sans pour autant avoir le même projet. Dans TPMP, les discours relèvent de la critique ordinaire des institutions, avec une montée en généralités. Par exemple, un député l’agace et hop, ça devient une attaque contre l’ensemble des députés et leur trop lente prise de décision (…) Nous n’en avons pas fini avec Cyril Hanouna car nous n’en avons pas fini avec Vincent Bolloré. »

En conclusion de ce billet, je reprendrai cette autre phrase de Claire Sécail : « Ce qui compte par-dessus tout pour Cyril Hanouna, c’est ce que veut le patron, Vincent Bolloré. »

Pour en finir avec le poison Hanouna, il faut en finir avec Bolloré, ce monstrueux personnage, odieux et catholique intégriste, parti en croisade avec des armes autrement plus puissantes que celle de Don Quichotte, même si Hanouna fait penser à un Sancho Panza antipathique, vulgaire, populiste, homophobe, sexiste, auquel il est difficile de trouver un soupçon d’intelligence.