La France la plus réactionnaire, de Finkielkraut à Zemmour, doit se réjouir, l’équipe de France féminine de football a été éliminée en quarts de finale de la coupe du monde par l’équipe des Etats-Unis. Hier, ils éructaient, aujourd’hui ils doivent applaudir, ces pauvres d’esprit, que les chaînes de télévision ne peuvent s’empêcher d’inviter pour entendre leurs discours haineux à l’encontre des femmes, des musulmans, des réfugiés, des chômeurs ou des pauvres parce qu’avec eux c’est le ‘’buzz’’ assuré, l’audience en hausse. Pauvre télévision, qui se croit obligée d’ouvrir les micros à ces handicapés mentaux.
Mais, il faut revenir à la rencontre France-Etats-Unis et au football féminin. Les femmes ont conquis aussi ce droit de jouer au football et c’est plutôt agréable à regarder.
L’équipe de France a perdu contre une équipe américaine froide calculatrice ; les joueuses françaises ont commis deux fautes et encaissé deux buts de la rusée Megan Rapinoe (cette joueuse qui défie Trump, chapeau !). Si les joueuses ne commettaient pas de fautes, il n’y aurait jamais de but. Ce n’est donc pas un drame.
En revanche, pour gagner, il faut marquer plus de but que l’autre équipe. Simple à dire, plus difficile à réaliser. Et l’équipe de France n’a pas réussi à marquer ces trois buts qui auraient permis la victoire et à une France conquise de rêver à une victoire finale.
Les joueuses ont tout essayé et, hélas, les choix de Corinne Diacre, leur entraîneur ont pesé lourd.
Quand on a la chance d’avoir des joueuses aussi talentueuses que Viviane Asseyi, Delphine Cascarino, Kadidiatou Diani, Valérie Gauvin et Eugénie Le Sommer et qu’on ne marque pas de but, c’est que le choix tactique n’était pas le bon.
Surtout quand Amel Majri, Griedge Mbock Bathy, Wendie Renard, Marion Torrent, Elise Bussaglia et Amandine Henry, la capitaine, sont capables de contrôler le ballon pour en priver l’adversaire.
Les choix de Corinne Diacre sont critiquables, certes, mais à qui la faute, sinon à un système de formation des entraîneurs qui, en France, est entre les mains de ceux qui prônent un football défensif, laborieux, à l’image de Didier Deschamps, depuis des années.
Qu’y a-t-il de plus ennuyeux qu’un match de l’équipe de France masculine ! Malgré tout le talent de joueurs d’exception comme Kylian Mbappé ou Paul Pogba.
Là où Didier Deschamps a eu la chance de gagner au terme d’un parcours peu convaincant, Corinne Diacre a perdu, elle. On se doutait de l’issue après les matches difficiles contre la Norvège et le Brésil. Les joueuses ont été flouées par un système où la joie de jouer et de prendre du plaisir est bannie.
Après la défaite, Corinne Diacre a parlé de continuer de travailler. Non, le football n’est pas un travail, mais un jeu, où les joueuses doivent pouvoir s’épanouir grâce à leur intelligence, leurs qualités (et les Bleues n’en manquent pas), leur capacité collective à déstabiliser la défense adverse pour marquer des buts.
Le football, qu’il soit pratiqué par des femmes ou par des hommes ne se pratique pas en bleu de chauffe.