Alphabet, la maison-mère de Google, affiche une santé insolente avec un chiffre d’affaires de 162 milliards de dollars en 2019, en augmentation de 18 % en un an. Les bénéfices ont évidemment suivi : 34 milliards de dollars, en augmentation de 11,7 % seulement, est-on tenté de dire.

Si le moteur de recherche, Google, reste la principale source de revenus avec 98 milliards de chiffre d’affaires (+ 15 % en un an), soit 60 % du chiffre d’affaires d’Alphabet, la société de Mountain View poursuit sa diversification. YouTube, par exemple, a engrangé plus de 15 milliards de revenus publicitaires en 2019.

La plateforme a connu une croissance de son chiffre d’affaires de 36 % en 2019 et de 86 % par rapport à 2017.

Les chiffres donnent le tournis ; le chiffre d’affaires dépasse mon entendement et je n’imagine pas les sommes avec autant de zéros. Et de m’interroger : comment Emmanuel Macron a-t-il pu céder à Donald Trump la fameuse taxe GAFA alors que les firmes américaines affichent des résultats aussi insolents tout en continuant à coloniser la vieille Europe ? Etait-il ignorant de leurs résultats aussi stupéfiants ?

Certains patrons de presse sont tombés en admiration et se prosternent devant Google, à l’image du quotidien prétendument de référence, Le Monde, qui a annoncé avoir conclu un partenariat avec Google pour bénéficier des services de ‘’Subscribe with Google’’, une fonctionnalité qui facilite les abonnements des lecteurs et facilite l’accès aux contenus sur l’ensemble des supports du titre.

Inconvénient, pour s’abonner par l’intermédiaire de ‘’Subscribe with Google’’ il faut disposer d’un compte Google.

Autrement dit, les données des candidats à l’abonnement au Monde seront en possession de Google, qui ne manquera pas d’augmenter le nombre de titulaires d’un compte à son moteur de recherche.

Le Monde a-t-il conscience de se lier à Google et de sous-traiter ses abonnements à un concurrent en matière de fourniture de contenus ? Et de céder un pourcentage de ses recettes, les abonnements, à ce même concurrent ?

Le quotidien qui se dit indépendant se place sous la dépendance de ces GAFA qui concrétisent le vieux rêve américain de coloniser le vieux monde.

Les financiers propriétaires du Monde, Niel ou Kretinsky, n’ont pas d’état d’âme quand il s’agit d’argent et ils sont prêts à sacrifier l’indépendance qu’ils ont pourtant assuré aux journalistes en signant un pacte, déjà oublié.