Le gouvernement d’Elisabeth Borne obéit sans barguigner à Emmanuel Macron et se voit dans l’incapacité de justifier l’injustifiable de décisions iniques. Tout le monde ment au niveau de ce qu’on appelle l’exécutif, le président, la première ministre, les ministres et même les secrétaires d’Etat quand on les autorise à avoir un court moment de notoriété devant un micro.

Bref, le mensonge est l’un des ressorts d’un pouvoir à bout de souffle, mais surtout à court d’idées pour justifier des réformes, toutes baptisées de nécessaires et incontournables. On mesure la hauteur de l’argument à la longueur des deux adjectifs ! 

Les mensonges sont si gros que les citoyens sont de plus en plus nombreux à défiler en dénonçant les affabulations gouvernementales.

A ce jeu-là, c’est Gérald Darmanin qui a obtenu les meilleurs résultats avec ses mensonges quotidiens à propos de tout et, surtout, de l’attitude des policiers qui seraient des anges de douceur ; même ceux qui circulent sur des motos ou des quads en maniant des bidules (aujourd’hui des matraques) ne seraient là que pour protéger les manifestants des casseurs. Avec lui, les délinquants (casseurs, rebelles, révolutionnaires qui osent s’en prendre à l’ordre) sont partout et lui, en ministre de l’intérieur digne successeur des Frey, Foucher, Marcellin, Poniatowski, Bonnet, Pasqua, Sarkozy ou Valls, est contraint de déployer des flics partout. Sauf à Marseille, où les gangs de la drogue sévissent et tuent au grand jour.

Il y a aussi des mensonges qui se découvrent longtemps après avoir été prononcés. C’est ce qui vient d’arriver à l’ex-ministre de l’enseignement supérieur.

Sur CNews, la chaîne Bolloré qui relaie allègrement les mensonges, la ministre avait dénoncé les intellectuels islamo-gauchistes qui relaient ce qui « relève du militantisme et de l’opinion » à l’université. Elle prétendait vouloir faire la chasse au « wokisme » pour l’empêcher de se diffuser et avait, disait-elle, mandaté le CNRS pour mener une enquête.

Six enseignants-chercheurs avaient déposé un recours auprès du Conseil d’Etat pour réclamer l’annulation de l’enquête. Si les plaignants ont bien déposé un mémoire, le ministère a fini par avouer que Frédérique Vidal n’avaitt jamais mandaté le CNRS. Le recours des enseignants devenait dès lors irrecevable. Leurs avocats ont dénoncé « une totale irresponsabilité politique et juridique » et une opération de communication, contribuant à une « amplification des discours de haine ».

L’opération de communication était donc bâtie sur un (gros) mensonge. Un de plus, qui ne grandit pas les politiciens au pouvoir actuellement et, surtout, celui qui entendait gouverner autrement.