Le dépeçage du groupe Lagardère SCA entre dans sa phase ultime et Arnaud Lagardère a répondu de la pire des façons à un communiqué de l’intersyndicale sous le titre ‘’Arnaud Lagardère, où êtes-vous ? Que faites-vous ?’’.

L’héritier a chargé Constance Benqué, présidente de Lagardère Publicité, présidente de l’ex-pôle féminin haut-de-gamme et, enfin, présidente de Lagardère News (ouf !), d’annoncer un projet de rupture conventionnelle collective, qui, prétend-elle, sera entièrement fondé sur le volontariat.

Le projet prévoit le départ d’une quarantaine de salariés (sur un peu plus de 300), dès le mois de juin. Le délai n’est pas seulement dicté par la situation économique de la chaîne Europe 1, dont l’audience est en chute libre depuis plusieurs années, mais plutôt par la date de l’assemblée générale du groupe, le 14 juin.

Cela signifie que les négociations entre Lagardère, Bernard Arnault et Vincent Bolloré sont désormais entrées dans le dur et que des décisions importantes doivent être annoncées avant l’assemblée des actionnaires. Donc prochainement.

Le ‘’dégraissage’’ des effectifs d’Europe 1 répond sans doute à un diktat de Bolloré ; il est le prélude à l’annonce prochaine de sa cession au patron de Vivendi, qui a imposé ses conditions en terme d’emplois : ce n’est pas lui qui licenciera les pauvres salariés de la radio, mais cet incapable d’Arnaud Lagardère.

Vincent Bolloré est toujours aussi machiavélique et odieux !

Son arrivée à Europe 1, si elle se confirme, risque d’entraîner plus d’une quarantaine de départs ; les rumeurs laissent entendre que la radio multiplierait les synergies avec CNews, la chaîne des Zemmour, Praud, Aymeric Pourbaix, Morandini, Ménès, Dassier, etc. Les journalistes de la radio ne semblent pas enthousiastes à l’idée de côtoyer ces tristes bonimenteurs de la droite extrême.

Pis, la purge administrée par Bolloré à Canal+, où cinq salariés du service des sports sont convoqués à un entretien préalable à un licenciement, n’est pas pour rassurer ceux d’Europe 1. La gestion des personnels par la peur est la marque indélébile de Bolloré. Sa brutalité n’est pas compatible avec le journalisme (comme avec les autres personnels d’ailleurs), mais elle continue à faire des dégâts dans les rédactions qu’il contrôle.

L’inquiétude gagne tous les médias ; les concentrations des médias entre les mains du seigneur d’Ergué-Gabéric, le catholique intégriste, sont telles que tous les journalistes et tous les salariés des médias se sentent aujourd’hui concernés. Surtout devant l’inaction du gouvernement et de la ministre de la culture.

Si la soif de grandeur de Bolloré est incommensurable, il faut dire aussi que les patrons incompétents comme Arnaud Lagardère lui déroulent le tapis.