Guillaume Cornelis, alias Corneille, est un peintre hélas trop méconnu et le musée de Pont-Aven, dont on ne vantera jamais assez l’excellent travail, permet, enfin, de retracer toute son œuvre. Riche et multiple.

Riche de toutes ses rencontres, de tous ses voyages en Europe, au Mexique, en Afrique et à Pont-Aven ou Beg-Meil.

Multiple parce qu’il a participé (activement) au groupe Cobra, puis découvert l’abstraction et Picasso, s’est inspiré de dessins d’enfants, avant de revenir à la figuration, s’extasier devant la richesse de l’art mexicain, puis de l’art africain. Mais, par dessus tout, Corneille a toujours considéré Paul Gauguin comme son maître. Ses séjours à Pont-Aven et à Beg-Meil relèvent en quelque sorte du pèlerinage.

L’exposition, très pédagogique, permet de découvrir toutes les époques d’un artiste qui, quel que soit le mouvement auquel il faisait référence a su dompter les couleurs les plus chaudes pour exprimer une imagination débordante.

La dernière période de Corneille est tournée vers les oiseaux et les fleurs, peintures d’un monde merveilleux, luxuriant, paradisiaque, dans une débauche de couleurs où dominent notamment les rouges éclatants.

Corneille, trop méconnu certes ; c’est le lot de nombreux artistes qui sont éclipsés par quelques stars dont les expositions drainent les foules. Le musée de Pont-Aven ne joue pas dans ce registre-là et c’est une chance.

Dix ans après sa mort, Corneille sort de l’anonymat.