Le ministre de l’économie a des idées fulgurantes quand on lui parle de culture.

Il apparaît aujourd’hui que 45 % des théâtres, centres chorégraphiques, orchestres, opéras, etc., ont bouclé l’année dernière en déficit. En cause la baisse des subventions du ministère de la culture.

Cette année, les mêmes établissements ont réduit leur programmation et pioché dans leurs réserves. Mais demain, alors que les subventions subiront une nouvelle baisse compte tenu des décisions gouvernementales d’amputer le budget de l’Etat de 10 milliards, dont 240 millions pour le seul ministère de la culture, l’avenir est sombre.

La réponse de Bruno Le Maire est pitoyable.

Le ministère de l’économie, rejoint par des élus de la majorité et de droite, propose en effet à tous les lieux de culture d’augmenter le prix de leurs spectacles.

C’est aussi simple que cela ? Non, c’est simpliste et idiot.

Le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) a accusé le coup ; les artistes aussi qui voient pointer le cauchemar des réductions d’activités au moment où le gouvernement annonce une nouvelle réforme de l’assurance chômage.

Le Syndeac a réagi en distribuant un billet factice de 100 euros pour assister à la pièce imaginaire intitulée Hors de prix. Il sera distribué aux spectateurs dans tous les lieux de culture et dans les festivals d’été.

Rachida Dati est étrangement muette et elle acquiesce quand les musées augmentent, eux aussi, le prix du ticket d’entrée.

Quand il s’agit d’avoir des idées courtes, les ultra-libéraux répondent toujours présents au nom de leur idéologie ultra-libérale. Pour ces prétendus ministres, la culture est un supplément d’âme. Quand on prétend lutter contre l’extrême droite, la culture est une nécessité absolue.

Combien de Français qui tentaient de fréquenter les lieux de culture en faisant des efforts budgétaires importants en période de crise, seront contraints de ne plus aller qui au théâtre, qui au concert, qui au cinéma, qui au musée ?

Le ministre de l’économie fait des choix de classe. Et tout le gouvernement le suit ; le président de la République aussi.

Quand la culture est en danger, c’est la démocratie qui recule.