Le pape François a fort à faire avec ses prêtres pédophiles, dont on découvre au fil des jours qu’ils sont nombreux et même très nombreux.
Qu’attend-il que Dieu, s’il existe, lui dise de l’état de l’Eglise catholique ?
François peut bien prier, il est assuré de ne pas recevoir de réponse venue des cieux et il devra en référer à sa seule conscience de parfait honnête homme, mortel, mais d’une grande sagesse dont on le sent habité en écoutant ses nombreuses prises de position (à l’exception notable, il est vrai, de son avis sur l’avortement). Dieu n’infligera pas de châtiment à ses prêtres pédophiles, de plus en plus nombreux jusque dans son entourage le plus proche. Dieu ne déclenchera pas plus de déluge.
François pourra se retourner vers de savants théologiens, il n’est pas plus assuré de trouver une issue à ses interrogations métaphysiques. Le recours aux écrits des saints ne lui sera guère plus utile. Le pape, donc, est placé devant une situation insoluble, où même la foi, déjà si fragile, n’est d’aucun secours. Dieu est absent, Dieu est plongé dans un mutisme profond.
Il y a là de quoi faire douter et, pour le moins de jeter un grand trouble dans la communauté catholique, à l’exception de celle dite traditionnaliste, qui a longtemps été aussi muette que Dieu devant les dégâts provoqués au sein de leurs propres familles.
Certains veulent continuer à jeter un voile (pudique ?) sur les étranges mœurs des prêtres accusés. L’un d’entre eux a même tenté de faire interdire la diffusion du film de François Ozon, Grâce à Dieu. Mais Dieu merci, il a été débouté, évitant un scandale supplémentaire à l’Eglise catholique qui n’en a vraiment pas besoin tellement ses ouailles se font rares.
Le pape François qui sort moins d’énormités que son prédécesseur, doit avoir apprécié la décision de la justice laïque de notre pays, qui a refusé la censure.
Les exemples des interdictions de Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot, le film de Jacques Rivette en 1966 (adapté du livre de Diderot), et de La dernière tentation du Christ, le film de Marin Scorsese en 1988 (adapté du livre de Nikos Kazantzakis) sont encore présents dans la mémoire collective et ne font pas honneur aux prétendus traditionnalistes qui accusent ceux qui ne s’adonnent pas au sentiment religieux des croyants d’hérétiques ou de blasphémateurs.
On peut ne pas avoir ce sentiment religieux et respecter ceux qui croient, mais on a le devoir de déplorer l’intolérance des catholiques traditionnalistes, des islamistes fondamentalistes ou des juifs ultra-orthodoxes, les haredim, tous plus agressifs les uns que les autres.
Au nom de quoi et de qui osent-ils tenter d’imposer leurs lois, leur politique, leur vie sociale à ceux qui ne croient pas, alors que pour ceux-ci leur dieu n’est ni un problème, ni un obstacle au vivre ensemble.