Qui osera écrire un nouveau Traité sur la tolérance en 2019 comme Voltaire l’avait fait en 1763 ?
Voltaire fustigeait, lui, l’intolérance religieuse après l’exécution de Jean Calas, accusé d’avoir assassiné son fils afin qu’il ne se convertisse pas au catholicisme. Mais, chaque jour, de partout dans le monde, nous parviennent des preuves insupportables de la montée d’une intolérance totale.
Aux Etats-Unis, où le racisme connaît de beaux jours depuis l’accession de Trump à la présidence, un policier a osé interpeller deux citoyennes au prétexte qu’elles parlaient espagnol « dans un magasin au sein d’un Etat (le Montana) où l’on parle en grande partie anglais. » Le policier a ajouté : « Ce n’est pas illégal, c’est simplement très inhabituel ici. »
Les deux citoyennes ont déposé une plainte, mais cet incident en dit long sur le niveau d’intolérance atteint par le pays qui prétend être la plus grande démocratie de la planète.
En effet, selon l’AFP, les deux femmes « racontent qu’elles étaient en train d’attendre leur tour pour acheter du lait et des oeufs quand cet officier a fait un commentaire sur l’accent de Mme Hernandez et a demandé aux femmes leur lieu de naissance. « Cet incident fait partie d’une tendance plus large que nous avons observée de tactiques abusives utilisées par les agents aux frontières, qui se sont aggravées sous l’administration Trump », a indiqué à l’AFP Cody Wofsy, avocat de l’ACLU. »
L’Italie, la Hongrie, la Pologne n’ont rien à envier aux Etats-Unis.
Mais la France ?
Peut-on parler d’un pays exemplaire ne matière de tolérance quand se multiplient, par exemple, les gadgets pour repousser les sans-abris ?
Et que penser du vote de l’Assemblée nationale qui impose la présence des drapeaux français et européen dans chaque salle de classe ? Décision ridicule et provocatrice qui pose de nombreux problèmes quand l’école est en grand danger de pénuries de toutes sortes. Mais aussi provocatrice pour ceux dont les parents ont rejoint un pays de culture, accueillant, le pays des Lumières pour fuir la guerre, la famine et la répression mais dont les ancêtres ne sont pas les Gaulois !
Le vote de l’Assemblée nationale par une majorité de députés a des relents d’un nationalisme d’un autre âge, un nationalisme qui ferme la porte à l’autre, qui exclut et qui fait preuve d’un ostracisme sans borne. Hélas, c’est aujourd’hui que cela s’est produit dans notre pays.
Quand l’intolérance atteint un tel degré, il ne suffit plus de s’indigner mais de s’engager pour défendre l’intelligence et la fraternité.