Le titre de l’éditorial de la Tribune de Genève m’a interpellé : « Les Jeux n’ont pas besoin de spectateurs » et sa conclusion m’a plongé dans un abime de perplexité : « La télévision, car les Jeux sont faits pour elle, se satisfera de quelques centaines de privilégiés colorés pour capter quelques émotions. »

Dans quelle société allons-nous vivre ? Plus besoin d’aller au marché ou dans les magasins, Amazon vous livre après un seul petit clic. Plus besoin d’aller au cinéma, Netflix vous apporte votre film préféré sur votre téléviseur (à défaut sur votre téléphone). Plus besoin d’aller à l’école ou à l’université, Google vous retransmet les cours à domicile. Etc.

Et la vie collective, confrère ? Et la convivialité ? Et le partage de savoirs, des émotions, des encouragements aux sportifs ?

Quand les GAFA auront rendu les quotidiens inutiles, que ferez-vous ? Qui hiérarchisera l’information et apportera de quoi alimenter la réflexion pour permettre au citoyen de se forger une opinion par lui-même ?

La dictature des GAFA n’est pas plus vivable qu’une autre !

La Tribune de Genève n’est pas le seul quotidien à m’interpeller. Le titre de ‘’une’’ de L’Equipe est effarant : « Paris vaut bien un Messi » Il faut une audace sans borne pour oser ‘’oublier’’ le week-end prodigieux des sports collectifs de salle qui ont remporté 5 médailles de Tokyo (3 en or, une d’argent et une de bronze), un résultat inédit, quand le football a enregistré des résultats calamiteux aux Jeux olympiques.

Si le nombre de zéros sur le chèque du salaire versé aux sportifs professionnels détermine les choix éditoriaux, il ne faut plus s’étonner du titre consacré au joueur le plus cher du monde. A ce jeu-là, les handballeurs, et plus encore les handballeuses, ne jouent pas dans la même catégorie.

Les jeux du cirque d’un empire décadent ne sont pas loin.