Les Jeux olympiques de Tokyo ont été dominés pour les équipes de France de sport collectif, handball (femmes et hommes), basket-ball (femmes et hommes), volley-ball (hommes), rugby à 7 (femmes). Ces six équipes ont remporté trois médailles d’or, deux médailles d’argent et une de bronze. Le bilan est époustouflant.

Le palmarès est flatteur pour ces sports, pour les entraîneurs et surtout pour les joueuses et les joueurs. A Tokyo, on les a vu joyeux, riant et mis ainsi dans les meilleures conditions pour exprimer leur formidable talent.

Voilà qui contraste avec les équipes de France de football. On voit sur le terrain des joueuses et des joueurs la mine renfrognée, nerveux et tendus ; ils pratiquent leur passion mais les conditions dans lesquelles on les enferme semble leur enlever tout enthousiasme, alors qu’il faut aussi de l’enthousiasme (associé au talent) pour battre l’adversaire. L’équipe de France de Didier Deschamps piétine alors qu’avant le championnat d’Europe disputé cet été, on lui prédisait la victoire finale et on manquait de qualificatifs pour vanter les meilleurs joueurs du monde.

La Suisse a ramené les laudateurs sur terre et a plongé les joueurs en plein désarroi. Didier Deschamps est mis en accusation ; il le mérite, mais est-il le seul responsable du fiasco d’une équipe, vitrine d’un sport où le fric a tout changé, y compris les styles de jeu. Aujourd’hui, toute défaite peut représenter une catastrophe économique pour les instances dirigeantes.

Didier Deschamps a emmené l’équipe de France à la victoire en Coupe du monde en 2018, mais les lendemains ne chantent plus. Une nouvelle génération de joueurs surdoués semble sacrifiée, comme d’autres avant elle.

Les sélectionneurs successifs de l’équipe de France, tous choisis sous l’impulsion d’une Direction technique nationale (DTN) qui privilégie un football défensif, ont étouffés le potentiel créatif des footballeurs de l’élite : d’Henri Guérin à Didier Deschamps, en passant par Georges Boulogne (le pire), Stefan Kovacs, Gérard Houllier, Aimé Jacquet, Roger Lemerre, et Raymond Domonech.

Un seul avait compris le football et redonné à l’équipe de France la joie de jouer, Michel Hidalgo, qui se situait dans la lignée d’Albert Batteux, Jean Snella ou José Arribas. Le football pratiqué par l’équipe de Michel Platini était joyeux, créatif et beau à regarder.

On se prend à rêver de voir Kylian Mbappé, Paul Pogba, Karim Benzema, Ngolo Kanté, Kingsley Coman, etc. enfin libérés de leur bleu de chauffe imposé par un sélectionneur rigide.