Je ne sais pas si Thomas Bécard, journaliste à Télérama, est corrompu mentalement, s’il ment ou s’il désinforme (voir le 27 novembre), mais son billet publié ce soir sur le site du magazine, m’a rempli d’aise. Voilà du bon journalisme, loin de la grande investigation tellement à la mode, mais un billet qui informe et qui dit beaucoup de choses sur les cadeaux faits aux riches.
Sous le titre « Le mécénat, le bon plan fiscal de LVMH ? », Thomas Bécard écrit (et je n’en enlève pas une ligne, ni une virgule) :
La bonne nouvelle, c’est que la loi Aillagon, mise en place il y a quinze ans, a permis au mécénat d’entreprise d’exploser. En 2017, 68 930 entreprises ont ainsi financé des œuvres culturelles, humanitaires, environnementales, etc., contre 6 500 en 2005. La moins bonne, comme l’écrit la Cour des comptes, qui vient de rendre un rapport sur le sujet, c’est que cette dépense est « fortement concentrée sur les très grandes entreprises [et que] les dons qui la déclenchent ne sont, dans les faits, pratiquement pas vérifiés ». L’Etat n’encadrant pas vraiment le dispositif, le groupe LVMH a ainsi pu dépenser 863 millions d’euros en onze ans pour sa Fondation Louis Vuitton, notamment son musée d’art contemporain associé. Ce qui lui a permis de déduire… 518 millions d’euros de ses impôts. On se doute bien qu’une grande société ne finance pas la culture juste par amour des artistes. Mais, si on ajoute à la belle économie fiscale les nombreuses retombées médiatiques d’une fondation de ce type, on peut se demander qui y gagne le plus dans l’histoire : l’entreprise ? ou l’Etat, et donc, nous, les citoyens ? »
Il n’y a rien à ajouter ; mais à lutter pour une société plus juste pour satisfaire les revendications qui s’expriment en ce moment dans toute la France.