Nos économies sont vraiment vérolées ; au plus haut point. Pas un jour ne se passe sans que nous n’apprenions un ou plusieurs scandales. Leur fréquence s’accélère, leur gravité aussi. Souvent, on apprend que ces scandales ont pour résultat de malmener nos vies, comme c’est le cas avec un médicament, le Valsartan. Hier, on parlait à son propos de tensions d’approvisionnement, aujourd’hui on découvre la présence d’une substance classée comme probablement cancérogène par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans certaines livraisons. Onze laboratoires seraient concernés par le rappel.

Il ne s’agit pas d’accidents fortuits, mais d’une crise profonde de tout ce qui touche à la santé des populations mondiales.

Hier, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) dévoilait le scandale du système de surveillance des dispositifs médicaux concernant les pompes à insuline et les différents implants utilisés en chirurgie.

L’enquête de l’ICIJ, relayée en France par Le Monde et France 2 met au jour une fois encore les méfaits du capitalisme financier pour qui les lois du marché doivent régir toutes les activités humaines, y compris celles qui sont censées sauver des vies, c’est-à-dire tout notre système de santé. Pour les laboratoires financiarisés, les vies des malades comptent moins que leurs dividendes.

Quand les journalistes tentent d’informer les citoyens de l’imminence des dangers, quand leurs enquêtes révèlent les liens très étroits entre milieux financiers, laboratoires et politique, ils s’engagent dans une course d’obstacle au long cours, semées d’embûches et d’intimidations.

Le Monde vient de révéler que la communication de la liste des dispositifs médicaux certifiés et rejetés relatifs aux implants, lui a été refusée par les entreprises (on s’en doute) et par la Commission d’accès aux documents administratifs (la CADA) au motif qu’elle serait susceptible de porter atteinte au secret des affaires.

La CADA s’est appuyée sur la fameuse directive européenne sur le secret des affaires, largement combattue avant son adoption puis sa transposition en droit français, pour motiver son refus. La directive ne doit donc pas entraver la liberté du marché !

Il est nécessaire aujourd’hui d’œuvrer pour un nouvel ordre économique démocratique, au service des populations. De mettre un terme à la marchandisation de la santé et de placer les laboratoires sous tutelle des citoyens.