La beauté du geste sportif atteint parfois à la perfection. Je ne peux m’empêcher de m’émouvoir devant les gestes de ce footballeur d’exception qu’est Karim Benzema.
Le buste droit, l’allure altière, les accélérations dans la course stupéfiante sont sa marque de fabrique ; à le voir jouer, on a l’impression que le ballon lui colle au pied et que, comme un magicien, il a un « truc » pour le maîtriser.
Il est déroutant pour l’adversaire.
Il est tellement déroutant que le public ne le comprend pas toujours et attend de lui seulement des buts, des buts, des buts.
Bien que son palmarès de buteur soit l’un des tout premiers au monde, on lui reproche de ne pas marquer encore plus de buts.
Au cours de la finale de la Coupe d’Europe de son club, le Real de Madrid contre les Anglais de Liverpool, alors que la star Cristiano Ronaldo était plus effacée, lui, Karim Benzema, l’ex-petit footballeur de Bron, a rayonné.
Le buste droit, donc, il a multiplié les gestes parfaits du footballeur au sommet de son art : il offre en permanence des solutions à ses coéquipiers et il multiplie les « remises ». Il multiplie aussi les fausses pistes pour permettre au coéquipier d’être démarqué. On ne compte plus les buts qu’il a fait marquer par ses actions collectives.
J’ai été frappé au cours de cette rencontre par une performance que les commentaires n’ont pas relevée : il n’a pas « perdu » un seul ballon, traduisez par « il n’a pas fait une seule mauvaise passe au profit de l’adversaire ».
Son buste gardé très droit et son 1m85 lui permettent d’avoir une vision périphérique et instantanée du jeu ; il peut ainsi anticiper son placement sur le terrain et le geste qui déséquilibre l’adversaire. Il s’efface quand il peut faire briller un coéquipier.
A ce niveau de perfection, le geste du footballeur Karim Benzema atteint la perfection et le voir jouer est un régal pour les yeux de celui qui aime le football sans les œillères du supporter brailleur.
Gamin, il était déjà surdoué ; il avait été repéré à 9 ans par les recruteurs de l’Olympique lyonnais, puis il débutait au plus haut niveau à 17 ans.
Issu d’une famille algérienne de 9 enfants, il n’a vécu que par et pour le football, c’est-à-dire dans une bulle infantilisante, même si elle est dorée. Qu’aujourd’hui, Karim Benzema ait parfois des réactions incomprises, la faute en revient au milieu des dirigeants d’un football business où règne le fric et seulement le fric.
Karim Benzema en jouant pendant 9 ans au prestigieux Real de Madrid et en accumulant les trophées, a apporté la plus belle des réponses qu’un footballeur peut espérer à ses détracteurs.
Assurément, il manquera un grand joueur en Russie pendant la Coupe du Monde 2018. Le sélectionneur français a des arguments incompréhensibles pour écarter Karim Benzema de la sélection. Comment peut-on se priver d’un des meilleurs joueurs du monde ?
Michel Hidalgo, qui fut un grand joueur et un grand sélectionneur, n’aurait jamais refusé la présence d’un grand joueur. Avec beaucoup de tact et d’intelligence, il a su s’accommoder de personnalités fortes et de joueurs au caractère difficile. Avec les résultats qu’on sait.