Joe Biden, dit La tribune, « bouscule déjà les équilibres des alliances régionales et redessine la stratégie des Etats-Unis au Moyen Orient. Le président américain s’attaque désormais à l’affaire Khashoggi en mettant directement en cause le prince héritier Mohammed ben Salmane dans ce meurtre. »
Biden, donc, a permis de rendre public un rapport de la CIA sans ambiguïté, dans lequel on peut lire : « Nous estimons que le prince héritier d’Arabie saoudite Muhammad bin Salman a approuvé une opération à Istanbul, en Turquie, pour capturer ou tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Nous basons cette évaluation sur le contrôle du prince héritier sur la prise de décision dans le royaume depuis 2017, l’implication directe d’un conseiller clé et des membres du service de protection de Muhammad bin Salman dans l’opération, et le soutien du prince héritier à l’utilisation de mesures violentes pour faire taire les dissidents à l’étranger, y compris Khashoggi. Depuis 2017, le prince héritier exerce un contrôle absolu sur les organisations de sécurité et de renseignement du Royaume, ce qui rend hautement improbable que des responsables saoudiens aient mené une opération de cette nature sans l’autorisation du prince héritier. »
Le rapport, très court, précise cependant que l’équipe chargée de l’élimination de Khashoggi était dirigée par Saud al-Qahtani, « un proche conseiller de Muhammad bin Salman, qui a déclaré publiquement à la mi-2018 qu’il n’avait pas pris de décisions sans l’approbation du prince héritier. » Puis, il révèle les noms des personnes impliquées, soit « sept membres du service de protection individuelle d’élite de Muhammad bin Salman, connu sous le nom de Force d’intervention rapide (RIF). Le RIF – un sous-ensemble de la Garde royale saoudienne – existe pour défendre le prince héritier, ne répond qu’à lui et avait directement participé à des opérations antérieures de répression des dissidents dans le Royaume et à l’étranger sous la direction du prince héritier. Nous jugeons que les membres du RIF n’auraient pas participé à l’opération contre Khashoggi sans l’approbation de Muhammad bin Salman. »
On appréciera le geste de Joe Biden ; on regrettera cependant qu’aucune sanction ne soit prise à l’encontre du prince héritier qui a du sang sur les mains. En revanche, on appréciera moins l’attitude du président américain qui n’a pas encore cru bon de faire un geste en direction de quelques prisonniers qui croupissent dans les gêoles et sont actuellement en danger. C’est le cas de Mumia Abu Jamal, qui clame son innocence depuis 40 ans, dont 30 passés dans le couloir de la mort.
Mumia aurait été contaminé par le Covid19 dans sa prison de Mahanoy (Pennsylvanie) et, compte tenu de son âge 67 ans), on craint le pire.
Biden rest silencieux alors qu’un journaliste américain a dénoncé l’utilisaiton de la pandémie par les autorités comme une forme « d’exécution silencieuse ».
Si Biden veut vraiment faire oublier les années Trump, il doit aussi agir pour les victimes d’une justice raciste qui sévit encore dans certains états de l’Union.
Mumia vaut bien Khashoggi !