On peut se demander à quoi joue Emmanuel Macron avec l’éducation nationale. Il congédie Jean-Michel Blanquer pour aller chercher Pap Ndiaye, lequel est remercié à son tour après un court séjour d’un an, laissant le fauteuil à Gabriel Attal (pour 6 mois), lequel est remplacé par l’intérimaire (à peine un mois) Amélie Oudéa-Castéra, laquelle multiplie les bourdes avant d’être déchargée au profit de Nicole Belloubet.
La valse des ministres laisse les fonctionnaires seuls face à la responsabilité de préparer les rentrées. A vouloir ‘’torpiller’’ l’école publique, Macron se prend les pieds dans le tapis !
Le choix de Nicole Belloubet apparaît vraiment saugrenu. L’impétrante sait-elle où elle habite ? Elue socialiste à Toulouse, elle devient ministre de la justice dans le gouvernement d’un premier ministre de droite, Edouard Philippe, pour revenir 18 mois plus tard dans le gouvernement de Gabriel Attal comme ministre de l’éducation nationale.
En bonne social-démocrate, elle cultive les paradoxes : elle qui dénonçait en 2016, les « fariboles de la restauration de l’autorité ou le port de la blouse », a averti qu’elle poursuivrait « la mise en œuvre » des mesures du tandem Macron-Attal, c’est-à-dire les ‘’réarmements’’ et le port de la blouse. Elle qui dénonçait « les inégalités que le système éducatif français ne sait pas corriger » va devoir organiser les groupes de niveau, contraires aux valeurs de l’école républicaine qu’elle prétendait défendre. Elle qui fustigeait ceux qui « fuient le service public pour rejoindre l’entre-soi des classes homogènes dans l’enseignement privé », va devoir composer avec les anciens élèves des Jésuites d’Amiens ou de l’Ecole alsacienne de Paris.
Elle a débarqué rue de Grenelle en pleine crise. Le 8 février dernier, le Conseil supérieur de l’éducation s’est prononcé contre l’organisation du collège par 67 voix contre et 1 abstention (aucune voix pour). L’unanimité des enseignants, chefs d’établissement, inspecteurs et parents d’élèves (du public et du privé) est historique ! Puis, récemment, trois chercheurs ont démissionné du Conseil scientifique de l’éducation nationale. Enfin, une pétition intersyndicale d’enseignants bat tous les records de signature.
Bref, Nicole Belloubet est déjà devant un mur et ses convictions de social-démocrate se heurtent déjà à la politique réactionnaire d’Emmanuel Macron.
Alors, que va-t-elle faire dans cette galère ? Gérer dans la crise et continuer la politique de casse de l’école publique ou se confronter à Emmanuel Macron et Gabriel Attal ?
Les citoyens s’interrogent ; la politique mérite mieux que les magouilles et les reniements perpétuels de politiciens prétendument de gauche qui gèrent le capitalisme avec beaucoup d’application.