Le faux charnier de Timisoara en 1989 est l’exemple d’emballement médiatique qui a permis d’ouvrir un véritable débat sur la manipulation de l’information.
On croyait les journalistes désormais vaccinés contre ce genre de maladie contagieuse. Hélas, la guerre de l’information entre les militaires israéliens et le Hamas vient nous rappeler, hélas, que l’ère de la manipulation est de plus en plus considérée comme une arme de guerre comme les autres et qu’elle continue à faire d’énormes dégâts.
La chaîne israélienne de Patrick Drahi, i24 News, n’a pas hésité à franchir le seuil de l’odieux en reprenant une fausse information dès le 9 octobre.
Arrivée la première au kibboutz de Kfar Aza, elle a montré des images de sacs mortuaires et a, aussitôt, relayé l’information selon laquelle 40 bébés avaient été décapités le 7 octobre par les terroristes du Hamas. Les services israéliens ont pu mesurer l’émotion déclenchée par la révélation d’un crime monstrueux, reprise partout dans le monde, y compris par le président Joe Biden et, par les chaînes d’information comme BFM TV, CNews ou LCI avec gourmandise. Il a fallu attendre le 30 novembre pour découvrir que l’information était fausse.
La chaîne i24 News n’a pas vraiment démenti ! Ce qui a été prouvé par l’émission de France 2, Complément d’enquête, consacrée à la guerre de l’information.
L’enquête de la chaîne de service public a également dénoncé l’utilisation de l’intelligence artificielle par des Israéliens, encouragés par leur gouvernement.
Un musicien, Michel Raziel, a mis en ligne une vidéo truquée pour faire dire à Bella Hadid, le célèbre mannequin américain d’origine palestinienne :
« Bonjour, c’est Bella Hadid. Le 7 octobre, Israël a dû faire face à une attaque tragique du Hamas. Je soutiens Israël contre la terreur. Je m’excuse pour ce que j’ai pu dire par le passé. Cette tragédie m’a ouvert les yeux sur la douleur que vous avez endurée. »
Propalestinienne et musulmane, Bella Hadid n’a jamais prononcé de telles paroles, mais la vidéo de Raziel a été vue 30 millions de fois. Et le musicien fraudeur a renouvelé ses manipulations avec Angelina Jolie et la reine Rania de Jordanie, en utilisant le même procédé de recours à l’intelligence artificielle. Et il en est très fier.
Quand l’odieux atteint un tel degré, il n’y a plus grand-chose à espérer ni de l’intelligence humaine, ni du journalisme.