La bourse de New York a salué le succès de Donald Trump par une hausse des cours, ne cachant pas la satisfaction des grandes entreprises comme celles d’Elon Musk ou de Jeff Bezos. En France, en revanche, le cours du CAC 40 a légèrement fléchi. Seulement fléchi, alors que la situation de la France est catastrophique. Pour autant, les boursicoteurs ne s’alarment pas. Les affaires des ultra-riches sont toujours aussi florissantes, quelle que soit la conjoncture. A New York, un analyste observait avec culot que le marché faisait une petite pause après un grand bond vers le haut. Tandis qu’à Paris, les innombrables annonces de plans de suppressions d’emplois ne produisent qu’un recul limité des cours.

La bourse n’a pas de cœur, cela se vérifie à nouveau. Mais elle vote à l’extrême droite !

Après la CGT qui a recensé plus de 180 plans dits sociaux, avec la perspective de 90 000 à 140 000 licenciements, c’est le Monde qui a recensé 52 214 procédures collectives ouvertes d’entreprises en difficulté depuis le début de l’année ; pour le quotidien vespéral, au total 150 000 emplois sont menacés. Il y a de quoi s’alarmer, sauf pour les gestionnaires de fonds. 

Le gouvernement, lui, ‘’joue petit bras’’ et annonce fièrement les investissements de trois groupes au Havre qui pourraient entraîner la création de quelques centaines d’emplois. De qui se moquent Barnier, Retailleau ou Migaud, l’ex-socialiste ?

Pendant que les salariés sont plongés dans l’angoisse du lendemain et de l’avenir de leurs enfants, les affaires continuent. Le numéro un mondial de gestion d’actifs, BlackRock, présent dans toutes les entreprises du CAC 40, gérait 10 646 milliards de dollars fin juin. Il ne sait plus où placer les sommes confiées par les ultra-riches à la recherche de dividendes quand les besoins de milliards d’hommes, de femmes et d’enfants ne sont plus assurés. Ce monstre de la finance, peu regardante sur ses méfaits, est en pourparlers avec un ‘’hedge fund’’, c’est-à-dire un fond spéculatif à gestion risquée pour dégager encore plus de profits, en investissant dans des sociétés pour réorganiser et licencier, avant de revendre. Autrement dit, ce hedge fund spécule sur le malheur des salariés.

Les négociations entre BlackRock et Millennium, donc, si elles devaient aboutir, seraient une nouvelle étape dans l’emprise de la finance sur l’économie mondiale et nos vies quotidiennes.

BlackRock, ainsi renforcé, pourrait revenir faire du lobbying auprès du gouvernement pour la création de fonds de retraite par capitalisation. Avec plus de chance de succès que lors de sa précédente opération avec le gouvernement d’Edouard Philippe.

Rien n’arrête les rois de la finance, qui dorment sur d’énormes matelas de dollars, quand le monde a faim, a soif et subit les conséquences du dérèglement climatique.

Les politiques ont abdiqué devant la finance, pour le plus grand malheur de peuples.

Quand remettra-t-on les choses à l’endroit ? Quand rétablirons-nous la démocratie ?