Emmanuel Macron n’est pas parti en villégiature à Marseille, mais en campagne électorale, avec beaucoup d’argent.
Il a semble-t-il oublié qu’on ne rétablit pas une situation aussi dégradée que celle de la cité phocéenne seulement avec de l’argent, quand cette situation est le fruit d’une même politique de l’Etat et du précédent maire, Jean-Claude Gaudin, le néolibéralisme.
La gestion des affaires municipales en matière d’enseignement et de logement par le maire de droite a été catastrophique ; mais la diminution constante des dotations de l’Etat aux communes, les suppressions de postes dans l’enseignement, dans la police, dans les tribunaux, la politique des gouvernements successifs en matière économique ont amplifié la crise. Marseille n’est pas un cas isolé, même s’il est emblématique d’une désatreuse politique de la ville.
Au passage, on remarquera que le président de la République n’a pas ressorti de ses tiroirs le rapport Borloo. Au mieux, il est à Marseille pour poser un cautère sur une jambe de bois.
L’argent que Macron va distribuer à Marseille à grands renforts de discours toujours aussi insupportables de condescendance, ne va même pas compenser ce qu’il avait pris d’une main quand il était ministre de François Hollande et qu’il a continué à conserver pour le redistribuer aux grandes entreprises.
A y regarder de près, cette redistribution de crédits est une insulte aux Français. Macron détourne leur attention en multipliant des actions dignes des bonnes œuvres caritatives et, surtout, en détournant l’argent d’une politique plus globale, celle que préconisait Jean-Louis Borloo. Combien d’autres villes et de banlieues souhaiteraient recevoir non pas l’aumône, mais une juste répartition des crédits d’une vraie politique de la ville, éradiquant les ghettos de pauvres, une juste politique industrielle dans tous les territoires par une relance équilibrée (tournant le dos aux délocalisations), etc.
Mais que fait donc François Bayrou, haut-commissaire au plan ?
Alors, Macron à Marseille, il s’agit d’un pur acte de communication électoraliste et une parodie de comédie politicienne. La visite à Marseille ne relève pas le crédit d’un homme incapable de se départir du libéralisme.