Décidément Guyancourt !

Dans l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, la commune innove vraiment, au-delà du slogan seriné par certains. Elle accueille de nombreux artistes en résidence et elle les associe à ses habitants dans des ateliers.

Cette année, pour la première fois, elle a associé des chorégraphes, la compagnie Chriki’Z d’Amine Boussa et Jeanne Azoulay, à son agenda ; le contrat prévoyait une création. Défi relevé et défi réussi avec – – Volt-S (abrégé de Révoltes, bien sûr).

Amine Boussa a réuni une quinzaine d’habitants de tous âges pour, à partir du livre de l’auteur égyptien Alâa El Aswani, J’ai couru vers le Nil, ‘’inventer’’ un authentique spectacle chorégraphique, sans tabou, juste une imagination débordante, de la mise d’idées en commun, de recherches gestuelles et musicales. Avec une exigence stricte : se rapprocher le plus près possible des critères professionnels tout en cocréant, par un travail véritablement collectif fait de répétitions, de remises en cause et de beaucoup d’enthousiasme au moment de présenter fièrement un vrai spectacle.

Les participants ont rendu une copie excellente, loin des fêtes de patronage d’hier. Originale et communicative, inspirée du livre mais aussi des révoltes populaires des Printemps arabes.

Les participants ont ‘’découvert’’ l’acte de création, certes, mais aussi les exigences physiques, la rigueur du travail artistique en commun.

Amine Boussa, en pédagogue d’exception, a réussi, en un temps relativement court, à insuffler une attitude artistique à des néophytes (certaines et certains n’avaient jamais côtoyé la danse), eux-mêmes étonnés du résultat de leur création et découvrant des dispositions inhibées jusque-là.

La culture, c’est aussi se rapprocher des artistes et de leur acte de création pour en découvrir toutes les dimensions d’un travail quotidien, les tâtonnements, les remises en cause, la recherche constante et le professionnalisme. Guyancourt l’a fait.