Tout ce que la voyoucratie républicaine que comptent les Etats-Unis a reçu un joli cadeau de la part de Donald Trump : en quelques jours le président non réélu a gracié vingt condamnés mardi puis vingt-six mercredi dans l’affaire des interférences russes dans l’élection présidentielle de 2016. D’autres avaient été annoncées précédemment.

Tous les bénéficiaires de la mansuétude font partie de l’entourage direct de Trump. Parmi eux, on retrouve même d’anciens mercenaires, condamnés à mort pour la mort de civils irakiens, et, est-ce un hasard le père de son gendre, Jared Kushner. Mais deux hommes ont été écartés de la grâce, son ancien avocat et son ex-directeur adjoint de campagne. Le locataire de la Maison Blanche sous le coup d’une expulsion (le 20 janvier) a la rancune tenace : ces deux-là avaient eu l’audace de coopérer avec la justice et de témoigner à charge. Résultat ? Ils sont punis.

Les décisions de Trump provoquent une indignation générale, notamment parmi les juges. Mais sans pouvoir s’y opposer, hélas.

Pour l’heure, ni Julian Assange, ni Edward Snowden, lanceurs d’alerte, n’ont bénéficié du même traitement que les amis de Trump.

Trump a la justice de classe chevillée au corps. Depuis le mois de juillet, neuf condamnés à mort ont été exécutés depuis le mois de juillet (et quatre autres sont programmées avant le 20 janvier), contrairement à une tradition de 131 ans qui veut que les présidents sortants y sursoient et laissent le choix au président élu.

Les décisions de Trump sont hautement politiques. Il gracie son entourage pour se protéger d’éventuelles poursuites à son encontre et, comme l’écrivait un journaliste, il tente de soigner son image de président de la loi et de l’ordre, préservant ainsi son espoir d’une réélection en 2024, en « tuant autant de personnes que possible le plus rapidement possible ».

Trump est non seulement un imbécile, mais il est un dangereux personnage, dont les méthodes n’ont rien de démocratiques. Vivement qu’il s’en aille pour oublier ce cauchemar que fut son mandat.