Imaginons (cela l’intelligence dite artificielle ne peut pas le faire à notre place). Oui, imaginons donc qu’un homme politique de gauche (la vraie) ose écrire sur son réseau social les lignes qui suivent :

« Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et, ainsi, ne puisse pas se présenter devant le suffrage des Français. Combattre Madame Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs. Si le tribunal juge qu’elle doit être condamnée, elle ne peut l’être électoralement, sans l’expression du Peuple. N’ayons pas peur de la démocratie et évitons de creuser, encore plus, la différence entre les ‘’élites’’ et l’immense majorité de nos concitoyens. »

Quelle bronca ne soulèveraient-elles pas ? A la hauteur du scandale. Les médias se déchaîneraient, relayant le tumulte de toute la ‘’classe politique’’.

En France, aujourd’hui, c’est un homme de droite, ex-ministre de l’intérieur, puis député et à nouveau ministre (de la justice) qui les a écrites, Gérald Darmanin. Sans déclencher de tollé. Que ce triste personnage, auteur de ce déni de démocratie, se retrouve, quelques jours plus tard, patron de la magistrature française est suffocant.

Gérald Darmanin nous avait habitué à tout ; aujourd’hui, il franchit une nouvelle étape en commentant une décision de justice qui n’a pas été encore prononcée, sans provoquer de réaction du président de la République. A notre connaissance, Emmanuel Macron n’a pas hésité une seconde pour signer la nomination du donneur de leçons permanent.

Le citoyen a quelques raisons de s’interroger (et peut-être même de s’indigner) ; de ne plus croire en la hiérarchie de l’information, en la justice, en la politique.

Gérald Darmanin, ex-premier flic et désormais premier juge de France, a-t-il voulu faire de la provocation ou, alors, est-il en mission pour s’occuper des ‘’affaires’’ Le Pen, Sarkozy ou Bayrou ?

La grandeur perdue de la France se mesure à ce genre de petits arrangements ! Nous sommes revenus à un régime féodal où les puissants étaient inexpugnables et le peuple asservi.