Les médias français ont annoncé la composition du nouveau gouvernement. Il s’agit d’une fausse information (une ‘’fake news’’ pour écrire avec les expressions dans l’air du temps) ; le gouvernement de François Bayrou n’est qu’un ramassis de vieux politiciens qui ont vendu leur âme au capitalisme mondialisé, comme un Manuel Valls, rejeté par tous les électeurs de France et de Catalogne.

Pendant ce temps-là, Donald Trump fait comme s’il était déjà installé à la Maison Blanche. Il divague, il est grossier, il ment et il provoque sans que nous sachions jusqu’où il est prêt à aller. Bref, il est fidèle à sa personnalité, abjecte.

Sur son réseau social, il a publié un court texte pour souhaiter un joyeux Noël et étaler toute l’étendue de sa folie. Il faut l’avoir lu pour mesurer le danger de l’homme que l’Amérique profonde (mais pas seulement) a porté à la fonction suprême :

« Joyeux Noël à tous, y compris aux merveilleux soldats de la Chine, qui gèrent avec amour, mais illégalement, le canal de Panama (où nous avons perdu 38 000 personnes lors de sa construction il y a 110 ans), en s’assurant toujours que les États-Unis investissent des milliards de dollars pour « réparer », mais n’auront absolument rien à dire sur « quoi que ce soit ».

Et aussi au gouverneur Justin Trudeau du Canada, dont les impôts des citoyens sont bien trop élevés, mais si le Canada devait devenir notre 51e État, leurs impôts seraient réduits de plus de 60 %, leurs entreprises doubleraient immédiatement de taille et ils seraient protégés militairement comme aucun autre pays au monde.

De même, au peuple du Groenland, dont les États-Unis ont besoin pour des raisons de sécurité nationale et qui veulent que les États-Unis soient là, et nous le ferons ! Joyeux Noël aux fous de la gauche radicale, qui tentent constamment d’entraver notre système judiciaire et nos élections, et qui s’en prennent toujours aux grands citoyens et aux patriotes des États-Unis, mais en particulier à leur adversaire politique, MOI. Ils savent que leur seule chance de survie est d’obtenir le pardon d’un homme qui n’a absolument aucune idée de ce qu’il fait.

Et aussi aux 37 criminels qui ont tué, violé et pillé comme pratiquement personne avant eux, mais qui viennent d’être graciés, incroyablement, par Sleepy Joe Biden. Je refuse de souhaiter un joyeux Noël à ces « âmes » chanceuses, mais je dirai plutôt : ALLEZ EN ENFER ! Nous avons eu la plus grande élection de l’histoire de notre pays, une lumière vive brille désormais sur les États-Unis et, dans 26 jours, nous allons RENDRE L’AMÉRIQUE GRANDE À NOUVEAU. JOYEUX NOËL ! »

C’est ainsi que le fou parle !

Rien à voir avec la revue libertaire, Le fou parle, éditée en France de 1977 à 1984. Selon son créateur, Jacques Vallet, ceux qui y apportaient leur contribution voulaient faire entendre une « voix improbable, impolie, impulsive, inégale, inattendue, indécente, inactuelle, inquiète, insolente, interrogative, inutile », mais, ô combien intelligente.

Parmi les contributeurs de la revue, le poète anarchiste (qui a flirté un moment avec Vichy) a eu des mots qui définissent bien le contour du monde selon Donald Trump : « Des journaux de merde, des radios de merde, des affiches de merde / Avec de grands mots de merde /Annoncent des progrès de merde »

Quand le fou parle, il faut avoir les mots du poète à l’esprit.