Pourquoi parler de l’hebdomadaire Le Point du milliardaire François Pinault et de son éditorialiste Franz-Olivier Giesbert, alors qu’ils ne méritent que mépris ?

Parce que son dernier numéro est digne des publications d’extrême droite d’avant-guerre (comme Je suis partout, le Franciste, le Nouveau siècle) et de Valeurs actuelles d’aujourd’hui.

Son titre de « une », « Comment la CGT ruine la France » donne le ton (mais c’est du réchauffé) ; l’éditorial de Giesbert (La CGT, syndicat anti-pauvres) est de la même veine et les huit pages du dossier consacré au syndicat écrites à 8 mains (Béatrice Parrino, François-Guillaume Lorrain, Marc Vignaud et Géraldine Woessner) sont dignes des journaux de caniveau britanniques.

Le Point suinte la haine et va fouiller dans les poubelles pour alimenter une répulsion du syndicat en première ligne contre la réforme des retraites.

Que Le Point et Giesbert éructent serait plutôt un bon signe : ils sont ulcérés de voir ainsi la CGT gagner la bataille des idées et s’opposer à la réforme du tandem Macron-Philippe.

Mais quand les arguments sont aussi dégueulasses, cela ne grandit pas le journalisme, ni les journalistes de l’hebdomadaire, ni le propriétaire milliardaire d’un organe d’information gavé d’aides d’Etat.

Giesbert, 71 ans quand même, ose insulter ce qu’il appelle la caste des grévistes professionnels des transports publics (lui qui ne doit pas prendre souvent le métro ou le train) ; il compare la CGT au syndicat des camionneurs américains, « à ce détail près que sa direction ne comprend pas de mafieux mais des bras cassés crypto- ou islamo-gauchistes ». Et, sans peur du ridicule, il affirme que « dans les conflits nationaux, la CGT fait de la figuration en se radicalisant ». Alors pourquoi si ce syndicat est si ridicule lui consacrer autant de pages…

L’article des quatre journalistes vole aussi bas, peinant à sortir de la fange et de la boue.

Giesbert se prétend journaliste ; j’ai honte pour lui.

Vous voulez savoir ce que pense la famille Pinault du mouvement social, lisez Le Point.

Le Point, la danseuse d’un pauvre milliardaire, est en perte de vitesse, aussi se vautre-t-il dans l’idéologie d’extrême droite pour, en même temps, tenter de déconsidérer la CGT, et tout le mouvement social, et retrouver les lecteurs qui refusent sa prose honteuse.