La société française va mal au plus haut de la représentation des citoyens ; président de la République, premier ministre, ministres, médias, tout mentent et cachent la vérité sur la réalité du projet de loi relatif aux retraites. Et sur l’ensemble de leur politique de casse sociale.

Jamais, dans toute l’histoire de la presse, le nombre d’éditorialistes n’a été aussi important, mais, hélas, univoque. Ils tirent à boulet rouge sur les grévistes et particulièrement sur ceux de la CGT (ce n’est pas vraiment sympathique pour ceux de FO, de Solidaires, de la CGC, etc.). Ils ressortent de leur cercueil les bolcheviques, les staliniens pour faire peur.

Ils n’ont d’yeux (et de qualificatifs flatteurs) que pour Laurent Berger, digne successeur de Nicole Notat ; la CFDT qui s’est transformée en champion de la dette sociale à payer pour avaler tous les reculs et toutes les compromissions avec les libéraux est encensée par les prétendus journalistes (qui ont troqué l’éthique pour une propagande telle que même le MEDEF n’aurait pas les moyens de payer).

Mais la confusion s’est insinuée partout. Et pas seulement dans les cerveaux des éditorialistes.

Un seul exemple suffira. Après Léa Salamé qui a fait le déplacement à Beyrouth pour recueillir les bonnes paroles de Ghosn, c’est Anne-Elisabeth Lemoine (présentatrice de C à vous sur France 5) qui a fait le voyage pour une interview d’une heure, là où Léa Salamé n’avait obtenu qu’une vingtaine de minutes. Le service public a déroulé le tapis rouge à celui qui ose traîner Renault devant les prud’hommes.

Rien ne sera épargné aux citoyens honnêtes.

Et pour terminer ce billet effrayant, on apprend que la publication par une personne anonyme d’une photo (avec commentaires hideux sous un pseudo) sur Twitter d’un salarié de la société Derichebourg a entraîné son licenciement.

Les dénonciations anonymes ? On sait où cela a conduit pendant la Seconde guerre mondiale.

Que savait-elle cette courageuse calomnieuse du salarié ? Rien. Que lui reproche-t-elle ? Tout. Sans connaître ni l’infortuné salarié, ni la société employeuse, ni le contexte. Rien. Mais il s’agit d’un motif de licenciement.

Les uns mentent, cachent la vérité ; les autres se vautrent dans la propagande ; les derniers s’adonnent à la dénonciation anonyme. L’ère de la confusion nous entraîne sur une pente dangereuse ; fertilisant les germes d’une dictature dite démocratique.