On avait perdu Roselyne Bachelot ; depuis plusieurs mois elle restait muette, alors que les salles de spectacle rouvrent, que les cinémas se remplissent à nouveau et que les artistes retrouvent le public. Mais, chut ! Roselyne dont on dit qu’elle est ministre de la culture, ne se manifestait pas.

Et, patatras, voilà qu’elle vient de recouvrer la parole et de dévoiler sa vraie nature. Invitée à s’exprimer longuement (plus d’une heure et demie d’entretien) sur France Culture à propos de la reprise de la vie culturelle, elle affirme :

« Mais ça ne compte pas pour les artistes, les syndicats. »

Elle n’en est pas à sa première insulte en direction des artistes ; elle avait déjà osé déclarer en mai dernier :

« Quant au reste, régler les conflits qu’il y a entre les artistes-auteurs, je préférerais régler les conflits territoriaux en mer de Chine, ce serait plus simple pour moi. »

Certes, les milieux culturels n’avaient plus d’illusion et se savaient abandonnés par la prétendue ministre de la culture d’un gouvernement sans politique culturelle, mais ils n’avaient jamais été insultés de la sorte.

Peut-on conseiller à Mme Bachelot de relire les paroles de Jean-Paul Belmondo, qui, comme président du SFA-CGT, affirmait que les artistes « ont besoin d’être syndiqués et de se battre pour la vie ».

La ministre s’est rangée sans réticence derrière un président de la République qui considère que la culture n’est pas essentielle. Honte à elle !