Les manœuvres autour du projet de loi déposée par le groupe LIOT pose clairement la question centrale du pouvoir aujourd’hui en France. Qui le détient aujourd’hui quand les députés sont dépouillés de leur prérogative de voter les lois.

La démocratie, c’est-à-dire le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, est foulée aux pieds par une minorité sans vergogne et un président de la République qui fait un usage d’autant plus immodéré de son pouvoir vertical que ses décisions font l’objet d’une contestation grandissante.

Emmanuel Macron est le capitaine d’un bateau ivre, une France surendettée et qui voit les taux financiers menacer les engagements pris à Bruxelles de réduire le déficit d’un pays qui peine à se ré-industrialiser, malgré les quelques inaugurations tonitruantes et grandioses.

Il manipule la Constitution et prend des décisons incompréhensibles aux yeux du peuple, mais toutes orientées vers l’augmentation des profits des grands groupes industriels et financiers. 

Il tance celle qu’il a nommée à Matignon pour, ensuite, lui réitérer sa confiance ; il laisse quelques chevau-légers, Darmanin et Attal, donner l’assaut aux principes démocratiques et humanistes, au risque d’exacerber les tensions sociales.

Quand Elisabeth Borne rappelle que le Rassemblement national est bien l’héritier du pétainisme, un fait avéré, Emmanuel Macron vole au secours de Marine Le Pen. Prétendre combattre ce parti sur le terrain de la compétence n’empêche pas de rappeler son histoire et la véritable nature de ses dirigeants.

Il manipule la commission d’enquête parlementaire sur les liens entre le président de la République avec la plateforme Uber. Un député, Benjamin Haddad, membre du parti présidentiel et atlantiste invétéré, y met fin dès que le soutien indéfectible et de longue date d’Emmanuel Macron avec la firme américaine est sur le point d’être révélé.

L’évasion fiscale atteint des niveaux records, se chiffrant en dizaines, voire des centaines de milliards, et mettant en cause tous les grands groupes. Le président invite le ministre des comptes publics à annoncer sa volonté de s’attaquer à la fraude sociale en fusionnant carte d’identité et carte d’identité. Mesure ridicule quand des rapports apportent la preuve irréfutable que la fraude sociale est une goutte d’eau (même si elle est condamnable) quand un tiers des foyers éligibles au RSA, les plus vulnérables, n’y ont pas recours.

La droite réactionnaire et décomplexée, de Ciotti à Le Pen en passant par Zemmour, agite les spectres éculés des peurs ancestrales et injustifiées envers ceux qui ne sont pas des mâles blancs. Elle déverse sa haine envers les immigrés et les individus ‘’différents’’ et, aussitôt, Gérald Darmanin prépare une nouvelle loi pour attiser l’aversion d’époque, comme la qualifie François Cusset.

Emmanuel Macron a usurpé un pouvoir qu’il ne tient qu’au vote contre la peur du fascisme ripoliné. Il multiplie les ennemis pour justifier sa politique de classe, au profit du ‘’marché’’ économique et financier dont il est le plus sûr garant. Ce marché nous échappe en s’arc-boutant à ses privilèges quand la majorité de peuple souhaite le subordonner à l’intérêt général en le régulant.

Macron est le gérant consentant d’une ploutocratie mondialisée.