Ô les beaux jours pour les ultrariches ! Ils sont pris dans le tourbillon effréné de la valse des milliards.
L’AFP nous apprend en effet que les dividendes versés aux actionnaires dans le monde capitaliste au cours du premier trimestre ont battu un nouveau record : 326,7 milliards de dollars, dont 28,8 milliards de dividendes exceptionnels !
Les groupes les plus généreux, ce n’est pas un hasard, sont les banques, les pétroliers et, plus surprenant, les construteurs automobiles (qui ont multiplié leurs largesses par 10, à l’image de Volkswagen qui a versé un dividende exceptionnel de 6,3 milliards).
Le gestionnaire d’actifs Janus Henderson est surpris par cette distribution extraordinaire « d’autant plus impressionnante que 2022 a été une année difficile pour l’économie mondiale avec une inflation élevée , des taux d’intérêt en hausse, des conflits et le maintien de certains confinements face à la Covid-19 ».
L’argent coule à flot, mais ne ruisselle pas. Les groupes se refusent toujours à augmenter les salaires et les dirigeants politiques, comme Emmanuel Macron, tentent de désamorcer le mécontentement en priant les patrons de verser primes et intéressement. Rien n’y fait, la colère gronde.
Les ultrariches sabrent le champagne (fourni par Bernard Arnault) quand les pauvres se privent de repas et voient les bulldozers écraser leurs bidonvilles, comme à Mayotte.
La valse des ultrariches est outrageusement scandaleuse alors que l’inflation mondiale galope ; elle témoigne d’un mépris démesuré. Et fait penser à la scène-culte du Guépard de Luchino Visconti en 1963, la valse du bal grandiose donné par Don Fabrizio, le dernier avant l’effondrement de la noblesse.
Le capitalisme, malgré la valse des milliards de dividendes en 2023, ne peut cacher sa crise, mondiale, prémisse d’un krach financier.