Emmanuel Macron et son gouvernement-croupion se penchent sur notre sécurité ; depuis que le ministre de l’intérieur a découvert que la France s’ensauvage, tous les rouages de l’exécutif s’évertuent à rassurer ceux qui sont persuadés de vivre dans un coupe-gorge.

Tous les médias se sont emparés du sujet et multiplient les reportages. Résultat : les images, vues en boucle, visent à accréditer les thèses qui, curieusement, sont identiques de Macron à Marine Le Pen, en passant même par François Hollande.

Il ne manque que la voix de Samia Ghali, la sénatrice de Marseille qui en appelait à l’armée pour rétablir l’ordre dans la cité phocéenne.

Les Français constatent, eux, un autre désastre, celui qui touche à l’emploi : en six mois, de janvier à juin, l’INSEE a totalisé la perte de 715 000 postes de travail, qui entraînent autant de situations dramatiques pour les familles touchées par les licenciements. Et quand Macron et ses ministres parlent de rebond, l’institut constate que les prétendus nouveaux emplois créés sont des contrats d’intérim et des contrats à durée déterminée, donc des emplois précaires.

Les économistes les plus sérieux (pas les inspirateurs de la politique de Macron) font un autre constat : la situation n’a pas affolé la Bourse.

Le cabinet Xerfi avance même que « la loi d’airain de la gouvernance actionnariale exerce sa tutelle sur les équipes dirigeantes avec la même constance qu’il y a 15 ans. Il suffit de regarder le ROE des entreprises américaines sur longue période. Choc après choc le fameux seuil des 15 % continue à jouer la même force d’attraction… peu importe que tous les autres rendements s’effondrent. »

Pour les fonds d’investissement, la crise ? Quelle crise ? Les dividendes doivent continuer à tomber, toujours aussi scandaleux. Les salariés seront les victimes de ce que le même cabinet Xerfi qualifie de logiques d’ajustements, évidemment qualifiées de nécessaires pour maintenir les mêmes dividendes.

Les sous-traitants et toutes les PME sont les prochaines victimes des prédateurs de la finance ; les salariés ont anticipé la situation et épargné, au grand désespoir de Bruno Le Maire. Les Français, dans leur majorité, ont fait le lien entre la situation de l’emploi et la prétendue insécurité.

Le monde d’après sera nécessairement revendicatif ; alors, pour Macron aux ordres des marchés et du Medef, il est plus urgent de légiférer sur la sécurité que sur l’emploi. Quand la colère sociale gronde, on ressort l’ensauvagement.