Jacques Chirac contrastait singulièrement avec Emmanuel Macron. Sa bonhommie et sa jovialité l’avaient fait apparaître comme un homme sympathique et populaire ; loin de l’arrogance et du mépris du nouveau président de la République !

C’est sans doute cela qui pousse le locataire de l’Elysée à multiplier les hommages ; ratisser quelques voix de nostalgiques du chiraquisme est toujours bon à prendre.

Mais celui qui a connu tous les lieux politiques, de la mairie de Paris à l’Elysée en passant par l’Assemblée nationale et l’Hôtel Matignon, sans oublier le chef de parti, cultivait les paradoxes.

Il était un homme de droite, un grand commis du capitalisme et de la Ve République. Condamné à de la prison avec sursis en 2011, Jacques Chirac a eu aussi des dérapages scandaleux, notamment en évoquant le bruit et l’odeur des musulmans et des Noirs, qui ne travaillaient pas et vivaient grâce aux prestations sociales au milieu de plusieurs épouses.

Ces dérapages lui avaient valu alors le surnom de ‘’Facho Chirac’’, attribué par le Canard enchaîné.

En matière sociale aussi, il avait fait allégeance aux patrons qui le lui ont bien rendu en le logeant gratuitement dans des logements somptueux à la fin de sa carrière.

Bref, l’homme politique Chirac n’était pas aussi sympathique que les médias le disent aujourd’hui jusqu’à la nausée.

Jacques Chirac fut l’homme des privatisations de l’audiovisuel. Alors qu’il était maire de Paris, il avait confié le câblage de la capitale en 1983 à son ami Jérôme Monod, président de la Lyonnaise des Eaux (Celui-ci fut aussi son conseiller et le secrétaire général du RPR), sous le contrôle de directeur adjoint à la communication à l’Hôtel de ville, José Frèches et de Jacques Marette, député du 15earrondissement et ancien ministre des PTT. Jérôme Monod, lui, avait confié le suivi du dossier au directeur de la Lyonnaise, Guy de Panafieu, par ailleurs mari de Françoise de Panafieu, l’adjointe à la culture de Jacques Chirac. Bref, les affaires se traitaient entre amis et même en famille.

Devenu premier ministre, Chirac restera aussi celui qui a privatisé TF1 et qui a offert la chaîne à Francis Bouygues.

Le prétendu homme du peuple avait les amitiés sélectives. Il était un arriviste et un gaulliste de circonstance.

C’est fou ce que les médias et ceux qui tressent des louanges à un grand homme d’Etat ont réussi à occulter.