Claude Perdriel, 91 ans, a vendu son titre préféré, L’Obs, au trio Bergé, Niel, Pigasse (alias BNP), mais il reste propriétaire de ChallengesScience et AvenirLa Recherche, Historia,HistoireLe Magazine littéraire. Rien que ça !

L’homme apparaît dans le classement des plus grandes fortunes françaises, grâce au sanibroyeurs SFA, aux messageries roses et à de multiples entreprises.

Il vient d’annoncer que, dans le cadre d’une augmentation de capital, Renault va entrer à hauteur de 40 % dans le capital de son groupe de presse.

Si l’on en croit le quotidien économique Les Echos« Annoncée mercredi, la nouvelle en a étonné plus d’un dans le petit milieu de la presse écrite, et dans celui, plus vaste, de l’automobile. Mais cette entente improbable est présentée par Claude Perdriel et Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan, comme un véritable projet industriel. « Nous devons préparer l’arrivée des contenus dans la voiture connectée et autonome », a martelé Carlos Ghosn. « A nous d’inventer les contenus de demain, on va devoir faire travailler nos cellules grises. Ce que l’on va créer n’existe pas », a renchéri Claude Perdriel. »

L’émotion est grande dans la rédaction de Challenges, où on rappelle que Renault est le 4eannonceur publicitaire français et que le magazine traite souvent de l’industrie automobile.

Que dit le président des riches ? Rien : « No comment ! » Pourtant, l’Etat français n’est-il pas le premier actionnaire de Renault avec 15 % (à égalité avec Nissan). Alors, Emmanuel Macron, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin pouvaient-ils ignorer l’opération ?

Après Arnault, Dassault, Lagardère, Pinault, Bolloré, Drahi, c’est au tour de Ghosn de faire main basse sur les médias.

L’indépendance des rédactions et le pluralisme ? On en parlera plus tard, sans doute, quand les droits sociaux auront été laminés par ordonnances et que les milliardaires auront terminé leur marché en rachetant tous les médias d’influence.

L’indépendance des rédactions, on en reparle d’ailleurs une fois de plus dans le groupe Canal+.Le 15 octobre, Canal+a diffusé un reportage, ‘’Togo : lâche le trône’’, relatant les manifestations de l’opposition au président Faure Gnassingbé le sulfureux « Bébé Gnass ». Vincent Bolloré, qui gère le terminal du port à conteneurs à Lomé, n’a pas apprécié qu’on donne la parole aux opposants de son cher ami, avec lequel il est en affaires. François Deplanck, numéro 2 de Canal+ Internationala été écarté et son départ annoncé dans la foulée.

Les liens de Bolloré avec le Togo sont étroits ; la filiale Havas Media Togo est dirigée par Patrick Kodjovi Senam Bolouvi, demi-frère de Faure Ngassingbé, et Cathia Lawson-Hall, membre du conseil de surveillance de Vivendi, est la sœur de Cina Lawson, ministre des postes et de l’économie numérique.

Ceci explique cela.

Une salariée de Canal+a posé une question pertinente : « On va devoir passer notre temps à se demander si les sujets ne sont pas contraires aux intérêts de Bolloré ? »La direction lui a apporté une réponse immédiate : les sujets africains sont interdits sans accord préalable.