Une nouvelle usine Lubrizol flambe : après Rouen en 2019, c’est au tour de la ville de Rockton dans l’Illinois (à 130 km de Chicago) de connaître les méfaits des usines du groupe de produits chimiques qui polluent.

Les effets du feu à Rockton sont aussi dangereux qu’à Rouen ; ils ont amené les autorités à ordonner l’évacuation d’un quartier. La Rock River, un cours d’eau qui traverse le site, a été placée sous surveillance.

En France, la Corse est victime du dégazage d’un paquebot et tente de nettoyer ses plages ; mais les médias oublient de mentionner que la faune et la flore marines sont dangereusement impactées par la marée noire.

Et, plus au nord, c’est la baie de Saint-Brieuc qui regarde avec anxiété une fuite survenue sur un navire de forage dans le cadre d’un projet de parc de 62 éoliennes de la société Ailes marines, filiale du groupe espagnol Iberdrola. La nappe d’huile mesure 16 km de long et 2,8 km de large. Un détail sans doute pour le pollueur, un navire, le Aeolus, appartenant à la société néerlandaise de dragage Van Oord. Ce nom est méconnu pour le grand public, mais la société a acquis une notoriété en prenant part à des chantiers grandioses : l’île palmier de Dubaï, un aéroport sur l’eau à Osaka, parmi les plus célèbres.

Le comité départemental des pêches des Côtes d’Armor a dénoncé les conditions de réalisation du chantier : « La baie de Saint-Brieuc n’est pas un laboratoire à ciel ouvert où des industriels viendraient tester des outils et polluer l’environnement marin (…) Nous ne sommes pas contre les énergies renouvelables, mais contre cette manière d’implanter le parc. »

Il ne s’agit là que de trois exemples de pollutions dues aux activités des oligopoles contrôlés par des financiers, pour lesquels les profits sont la seule boussole.

Le cas le plus typique est celui de Lubrizol, contrôlé par la société holding de l’un des hommes les plus riches du monde, Warren Buffett, Berkshire Hathaway. L’empire du milliardaire touche à tous les domaines d’activités, y compris le monde de l’assurance. Ainsi l’usine Lubrizol de Rouen était assurée par une de ses innombrables filiales.

Ces ‘’accidents’’ à répétition ne sont visiblement pas un handicap pour Berkshire Hathaway : depuis le début de l’année le cours de son action a grimpé de plus de 20 % à plus de 400 000 dollars, un chiffre que les systèmes informatiques du Nasdaq (la bourse de New York) ne peuvent pas afficher ! Warren Buffett, 90 ans, jubile et compte ses milliards quand les pauvres comptent leurs maigres euros.

Ceux qui pensent que le respect de la nature est envisageable dans notre système en seront pour leurs frais : le capitalisme pollue.