Le football a envahi l’espace public et, surtout, les médias de masse, éclipsant les élections départementales et régionales. Jeux du cirque pour le bon peuple, invité à s’éloigner de la vie politique ?
Malgré ces restrictions, on peut aimer le football, le vrai ; pas celui de Didier Deschamps. Dire qu’on rejette un football en bleu de chauffe n’est pas la chose la plus facile quand la recherche de la victoire (surtout sur le voisin allemand) est placée au-dessus de tout et déclenche l’euphorie des supporters.
Le football est un jeu simple faisant appel à l’intelligence et à la créativité ; la notion de plaisir devrait y être essentielle. Je ne sais pas si le revenant Karim Benzema a pris beaucoup de plaisir à Munich quand l’équipe a passé son temps à défendre, après qu’un défenseur allemand eut marqué un but contre son camp.
L’équipe de Didier Deschamps s’est mise en danger en abandonnant le ballon aux Allemands ; il y eut quelques moments critiques devant la cage d’Hugo Lloris et l’équipe de France ne doit son salut qu’à la maladresse des attaquants adverses.
Karim Benzema, mais aussi Kylian Mbappé, ont beaucoup couru dans le vide. En revanche, Paul Pogba a été lumineux, tentant d’éclairer le jeu de son équipe. En vain. Ses gestes sont magnifiques, sa présence physique impressionnante. Que de talents gâchés.
Assurément, ces joueurs-là méritent de pratiquer dans un système où leurs talents conjugués pourraient enfin s’exprimer pleinement. Et leur procurer du plaisir.
Mais Didier Deschamps et les 15 millions de téléspectateurs sont satisfaits du résultat. Alors, prôner un autre football, c’est prêcher dans un désert.